Il relance la « Spanc » des plantes

Après les avoir sauvées, Alexandre Monaya propose d’acquérir ces plantes à moindre coût sur rendez-vous. / © E.B.

Alexandre Monaya, gérant de l’entreprise AM Paysages, remet sur pied Recu’plantes, initiative qui avait pris fin en décembre 2022. L’objectif reste le même : donner une seconde vie aux végétaux et leur éviter le dépotoir.

Face à une plante toute rabougrie, sans feuille et sans jolie couleur, il nous arrive parfois de détourner le regard, de l’abandonner sur le trottoir ou pire, de la jeter au dépotoir. Avant de commettre ces crimes impardonnables, des solutions existent. Ou plutôt une personne : Alexandre Monaya, gérant de l’entreprise AM Paysages.

Rappelez-vous, c’est lui qui, en 2021, a lancé l’initiative Récu’plantes avec une pépinière à Numbo. Il avait presque tourné de l’œil en voyant toutes ses protégées laissées en bord de route après le passage des cyclones Lucas et Niran. Alors, certes, elles avaient reçu un bon coup de stress, mais elles étaient encore bien vivantes. Il les a donc récupérées, elles et des centaines d’autres, pour les remettre en état et leur donner une nouvelle chance de retrouver un foyer. Malheureusement, un peu plus d’un an après, l’aventure s’est terminée. « Au-delà de la passion, il faut que ce soit rentable. »

MORTE OU PAS MORTE ?

Si vous souhaitez savoir si votre arbuste a encore une chance de survivre malgré son apparence inquiétante, il suffit de gratter l’écorce. « Tant qu’il y a du vert, il y a de l’espoir. »

Son entreprise AM Paysages supportait entièrement le coût de la pépinière et n’avait donc aucun recours à des subventions ou des aides extérieures. « On l’a fait par passion et par nos propres moyens. » La sentence tombe en décembre 2022 : Alexandre Monaya doit arrêter son service de pépinière et licencier du personnel. Jusqu’à ce qu’il décide de réessayer. « Ça me tenait à cœur de poursuivre, ça m’a fait de la peine d’arrêter. »

PLUS CONTRAIGNANT QU’UN ANIMAL

Cette fois, le passionné a décidé de faire les choses autrement. « On va garder l’initiative de récupérer et de sauver des plantes. On va le faire au dock à Normandie, puis on verra comment cela évolue. » Une vraie bonne nouvelle pour tous ces végétaux, qui ne le savent peut-être pas encore, mais qui pourront avoir besoin de lui dans quelques temps. Quand des cochenilles les auront envahis ou quand leurs propriétaires auront eu la main trop lourde sur l’arrosoir. Car en général, lorsqu’une plante a mauvaise mine, il n’y a pas 36 000 explications. « Bien souvent, ce sont des mauvaises expositions, des parasites qui se sont installés qu’on n’a pas gérés tout de suite, des plantes de soleil qui sont mises à l’ombre. On arrose trop, pas assez. » Les nouvelles feuilles jaunissent, les pointes brunissent… Les végétaux souffrent à cause d’une méconnaissance de leurs besoins. Et une fois qu’ils sont devenus laids, leurs détenteurs cherchent à s’en séparer. « Ça reste un être vivant », rappelle Alexandre Monaya.

L’astuce du jardinier

Le meilleur moyen de s’occuper d’une plante est de bien la choisir au départ. Bien définir l’environnement qui lui est destiné et bien demander conseil à la jardinerie ou au pépiniériste. Une fois qu’on l’a en notre possession, il faut jeter un œil dessus une fois par semaine.

On serait tenté de les comparer à un animal, mais en réalité, c’est bien pire. Le chien et le chat peuvent partir avec nous en voyage. C’est plus rare de prendre l’avion avec son bananier sous le bras. « La plante, on ne la promène pas. C’est beaucoup plus contraignant. »

Alexandre Monaya a d’ailleurs reçu récemment une demande des plus surprenantes : du gardiennage. Une dame a fait appel à ses services durant son absence. « Je fais de la plante de location, mais du gardiennage, ça ne m’était pas venu à l’esprit », sourit-il. En même temps, son but est de sauver les plantes. Alors s’il faut s’en occuper de cette façon pour qu’elles restent en vie, Alexandre Monaya va remplir cette mission avec plaisir.

Edwige Blanchon