Hypertension artérielle : attention !

Jeudi avait lieu la Journée mondiale de l’hypertension artérielle. L’occasion de revenir sur un phénomène dont la prévalence touche un Calédonien sur trois. Les femmes étant de moins en moins épargnées.

Selon l’Agence sanitaire et sociale dans la dernière étude sur le sujet datant de 2014, la prévalence de l’hypertension artérielle était de 32 % sur le territoire, ce qui en fait la pathologie chronique la plus fréquente. Baptisée par les médecins « tueuse silencieuse », car la plupart du temps elle ne se manifeste à travers aucun symptôme particulier, elle est directement liée à 13 % des décès dans le monde. En Nouvelle-Calédonie, elle est principalement due à la consommation de sel qui est cinq à dix fois supérieure à la normale. C’est un vrai problème de santé publique.

Quel risque ?

Le risque majeur de l’hypertension artérielle, qui se définit par une élévation trop importante de pression dans les artères même lorsque le sujet est au repos, demeure l’accident cardiovasculaire. Comme la pression du sang est en permanence trop forte dans les artères, elle devient dangereuse en fatiguant le cœur et créant parfois des lésions graves aux parois des artères. Ainsi, cette maladie multiplie fortement les risques d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral, d’insuffisance rénale, d’artériopathie des membres inférieurs… Si elle ne se manifeste le plus souvent par aucun symptôme, pour autant, il existe des signes qui, s’ils ne sont pas spécifiques, doivent pouvoir nous alerter comme les maux de tête, des difficultés de concentration, des vertiges, une fatigue chronique, des troubles visuels ou des douleurs dans la poitrine, voire un essoufflement à l’effort.

Qui est concerné ?

En Métropole comme en Nouvelle-Calédonie ainsi que dans la plupart des pays industrialisés, en moyenne 30 % des adultes et 50 % des personnes âgées de plus de 65 ans sont concernés. Dès 40 ans, il est donc conseillé de faire mesurer sa pression artérielle par un médecin au moins une fois dans l’année. Est qualifiée de normal, une pression artérielle de 12/8. Le chiffre le plus élevé correspond à la pression maximale, lorsque le cœur se contracte pour se vider (pression systolique), et le chiffre le plus bas étant la pression minimale, lorsque le cœur se relâche pour se remplir (pression diastolique). La valeur limite au-delà de laquelle on parle d’hypertension artérielle est de 14/9. Plus la tension est élevée, plus le risque de maladie cardiovasculaire est important.

Si l’on sait aujourd’hui que l’on ne peut pas guérir de l’hypertension artérielle, des traitements efficaces permettent de la soigner et donc de vivre plus longtemps et sans maladie handicapante. La prise en charge repose sur huit « familles » de médicaments.

Comment prévenir ?

Une bonne hygiène de vie est la meilleure solution dès le plus jeune âge. Il est donc conseillé d’éviter toute alimentation riche en sucres et en graisses saturées, de limiter ses apports en sel à 6 g par jour, de consommer au minimum cinq légumes et fruits, riches en fibres et vasodilatateurs. Mais aussi de limiter sa consommation d’alcool (qui fait monter la pression artérielle et limite les effets des traitements), de ne pas fumer et enfin, de réussir à agir sur son stress en pratiquant une activité physique régulière.


Les causes

L’hygiène de vie comporte des éléments qui font augmenter la valeur de la tension artérielle comme une alimentation riche en sel et pauvre en fruits et légumes, une consommation trop importante d’alcool, une faible activité physique, le surpoids, le tabac et une vie stressante. Il peut également y avoir d’autres facteurs comme des causes héréditaires. Le risque d’hypertension artérielle augmente avec l’âge et atteint 50 % des personnes à 65 ans et plus de 90 % à 85 ans.


Les femmes plus sujettes à l’hypertension

Toutes les études sont unanimes : au fil des décennies et depuis les années 70, les femmes sont moins protégées que les hommes concernant l’hypertension artérielle, bref, les problèmes de cœur et d’artères. Les maladies cardiovasculaires sont devenues la principale cause de mortalité chez les femmes, tuant huit fois plus que le cancer du sein.

Pourquoi ce changement ? Si pendant longtemps, les femmes ont été protégées des maladies cardiovasculaires grâce à leurs hormones naturelles, les œstrogènes, l’évolution des modes de vie a grandement modifié les choses et en profondeur. Les femmes ont, au fil du temps, progressivement adopté les mêmes comportements à risque que les hommes. En particulier, si elles fument plus tôt et plus fréquemment qu’avant, elles ont aussi su développer des autres facteurs de risques comme la consommation d’alcool, le manque d’exercice physique, une alimentation déséquilibrée, le surpoids, le stress et la précarité. Des facteurs qui ont contribué à réduire l’effet protecteur des œstrogènes naturels. À titre d’exemple, le pourcentage de femmes de moins de 50 ans victimes d’un infarctus a été multiplié par trois des 15 ans, passant ainsi de 4 % à 11%.