Harold Martin en campagne

Harold Martin candidat dans la deuxième circonscription, a rencontré la presse cette semaine, à Dumbéa. Objectif affiché de cette rencontre : faire le point suite aux déclarations consécutives à l’annonce, la semaine dernière, de sa candidature. Il s’agissait aussi pour le maire de Païta de fixer le cap d’un programme au regard du rôle que devront jouer les parlementaires calédoniens au cours des 18 mois qui nous séparent de la consultation de sortie de l’Accord de Nouméa.

S’il est un point sur lequel Harold Martin affiche un accord sans équivoque avec Pierre Frogier, c’est l’importance que vont revêtir les législatives des 11 et 18 juin prochain. Ces élections seront primordiales, déclare ainsi le candidat, «  elles seront déterminantes parce que l’échéance de sortie de l’Accord de Nouméa, c’est l’an prochain ».

Pour le reste, Harold Martin est revenu sur l’investiture accordée par les Républicains-UDI à Philippe Gomès dans la deuxième circonscription. Il en a profité pour démonter, point par point, l’argument selon lequel cette investiture aurait été automatique et les raisons pour lesquelles des primaires étaient non seulement souhaitables, mais possibles, comme l’atteste d’ailleurs le fait, qu’à ce jour, 46 primaires sont programmés pour des circonscriptions tant en métropole qu’en outre-mer ou encore pour les représentants des Français de l’étranger.

Sur ce point, le maire de Païta n’a d’ailleurs pas l’intention de laisser filer, il a ainsi annoncé qu’il saisirait de nouveau les instances parisiennes des Républicains pour dénoncer ce qu’il avait qualifié voici quinze jours de « forfaiture » et pour demander, comme cela est prévu dans l’accord signé entre les Républicains et l’UDI le 14 mars, que l’investiture de Philippe Gomès lui soit retirée pour manquement aux engagements pris.

Le premier point de cet accord stipule que les candidats investis doivent apporter un soutien sans réserve à François Fillon pour les élections présidentielles. Or, le secrétaire général de Calédonie ensemble, Philippe Dunoyer, déclarait en marge du conseil politique de son parti qu’il n’ y avait pas de consigne pour les présidentielles, ni pour les uns ni pour les autres. C’est pour le moins explicite.

La Nouvelle-Calédonie doit rester sans ambiguïté dans la France

Harold Martin a aussi profité de cette intervention pour dire les raisons qui l’ont conduit à ne pas accorder son parrainage à François Fillon dès lors que celui-ci avait été investi à la suite des primaires de la droite et du centre. Il a rappelé qu’il avait souhaité être entendu par le président de la commission d’investiture, Jean-François Lamour, le mois dernier, à Paris, pour évoquer la question des investitures en Nouvelle-Calédonie et que ce dernier s’était d’ailleurs publiquement engagé à le faire.

Devant le refus qui lui a été opposé, le candidat Martin s’interroge et remet en cause le traitement qui lui a été réservé par le successeur à ce poste de Christian Estrosi, installé par la volonté du candidat Fillon. Décision qui ne manque pas de l’inquiéter sur le peu de cas faits de la Nouvelle-Calédonie, de son avenir et de tous ceux qui souhaitent la voir rester française au-delà de 2018.

Sur le fond, Harold Martin demande à Pierre Frogier de clarifier sa position et de mettre fin au flou qui règne sur ce que le sénateur souhaite pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie et de ses populations. Qu’il choisisse entre ses déclarations de 2009, quand il disait: « Penser que l’alfa et l’oméga de la vie politique calédonienne tiennent dans la solution consensuelle, j’en ai marre » et celles, toutes récentes, où il affirmait : « Il faut éviter le scrutin d’autodétermination qui consiste à dire oui ou non à la France, oui ou non à l’indépendance. »

Et de demander solennellement, une fois encore, à Pierre Frogier de donner à des Calédoniens qui ont « le droit de savoir », ce que signifie très exactement la formule utilisée pour la première fois en 2009 à Boulouparis et reprise en 2016 à l’occasion du Comité directeur du rassemblement : « que la Nouvelle-Calédonie consente, librement les compétences régaliennes à la République française ».

Le programme que développera Harold Martin tout au long de cette campagne se base sur deux axes majeurs, deux axes qui s’expliquent facilement du fait des enjeux qui attendent la Nouvelle-Calédonie dans les 18 mois à venir : informer les Calédoniens des choix qui s’offrent à eux afin qu’ils n’aient pas l’impression qu’une solution se trame dans leur dos, dénoncer la délinquance et son instrumentalisation politique et affirmer que la Nouvelle-Calédonie doit rester sans ambiguïté dans la France.