Générations NC appelle tous les Calédoniens à voter

Générations NC invite l’ensemble des Calédoniens, loyalistes comme indépendantistes, à user de leur liberté en allant voter le 12 décembre. Le mouvement s’inquiète des « dérives anti-démocratiques » du FLNKS pour cette consultation et la suite des discussions.

Un autre jeune parti devenu audible sur la scène politique : Générations NC, mené notamment par Nicolas Metzdorf et Nina Julié, s’est exprimé samedi pour inciter tous les électeurs à exercer leur « droit à la démocratie ». « Ce droit a été durement acquis en particulier par les Kanak. Il s’agit de respecter notre histoire, les anciens, ceux qui n’ont pas la chance de pouvoir voter et aussi de décider de son avenir », commente Nina Julié. D’autant que « les conditions sont réunies et l’organisation, conforme ».

Il s’agit donc maintenant de mobiliser le camp du Non « parce que rien n’est jamais gagné d’avance » et le camp du Oui également, parce que voter, c’est tout simplement la démocratie.

Par ailleurs, Le FLNKS et le Sénat coutumier, jugent-ils, « n’ont pas le monopole de l’expression kanak » et le second dépasse carrément ses prérogatives en s’immisçant sur le terrain politique ce qui « fait réfléchir à ce que serait la suite » en cas d’indépendance, selon les membres kanak du mouvement. Générations NC a, en tout cas, salué les représentants indépendantistes qui ont insisté sur cette liberté d’aller voter à l’instar du maire de Hienghène, Bernard Ouillate. Et Nicolas Metzdorf n’est pas inquiet sur la question sécuritaire de ce référendum. « On n’a jamais vu autant de gendarmes depuis l’arrivée des Américains, en 1942, plaisante-t-il. Il n’y a pas de mot d’ordre du FLNKS. »

Pas de bilatérales

Autre inquiétude, en revanche, le positionnement des indépendantistes alors que chacun pose ses jalons pour les discussions à venir. « Le FLNKS semble ne vouloir discuter qu’avec l’État. » Nicolas Metzdorf rappelle que « ce n’est pas à l’État que Jean-Marie Tjibaou a serré la main » et qu’il « est hors de question que les négociations se fassent en bilatéral ». « Il est totalement illusoire et anti-démocratique que le FLNKS s’exonère de discussions avec les représentants de la majorité des Calédoniens. » Dans ce contexte, les représentants du mouvement ne cachent pas qu’ils aimeraient davantage échanger avec une génération renouvelée de leaders indépendantistes. « Ce serait plus facile, concèdent-ils. Le vote participe également à ce renouvellement. »

Sur le fond des négociations, le parti loyaliste prévient : si le Non l’emporte une troisième fois, le FLNKS ne saurait voler la victoire au camp du Non après avoir appelé à la non-participation. Et « c’est dans le cadre d’une Nouvelle-Calédonie française que ce dialogue devra avoir lieu ».

Générations NC estime que la question du corps électoral qu’il désire ouvert sera majeure dans ces discussions, pas pour le référendum de projet, qui devra rassembler toutes les mouvances, mais pour l’après puisqu’il déterminera les équilibres de pouvoir pour la future Nouvelle-Calédonie.

 


« La légitimité du référendum n’est pas à géométrie variable »

Dans un post Facebook, le député Calédonie ensemble Philippe Gomès s’est insurgé du positionnement du président du Rassemblement Thierry Santa. Ce dernier a expliqué récemment qu’il était important que le Non augmente pour que le vote ait un minimum de légitimité. « En conditionnant par avance la légitimité du résultat au nombre de Non obtenus, Thierry Santa décrédibilise par avance le résultat du référendum », s’insurge Philippe Gomès.

Pour lui, il est d’ailleurs très probable que le nombre de bulletins Non sera inférieur à celui de 2020, en raison de l’absence d’émulation dans la campagne, d’anonymat du vote, et à cause de la circulation du virus. Le député rappelle que quelle que soit la participation, ce référendum sera légitime parce qu’il est prévu par l’Accord de Nouméa, qu’il est organisé dans les mêmes conditions, qu’il a été demandé par les indépendantistes et que le choix du peuple s’appréciera sur la totalité de la séquence référendaire.

 

Chloé Maingourd (© C.M. et Philippe Gomès/Facebook)