[DOSSIER] Franck Soury-Lavergne, entre résilience et innovation

Planté de mai à juin, l’ail bio de Franck Soury- Lavergne, labellisé Bio Pasifika, a été récolté dès septembre. Après une phase de séchage, il pourra être commercialisé. (© N.H)

Comme de nombreux maraîchers, Franck Soury-Lavergne a dû s’adapter à la crise secouant le pays. Cinq mois plus tard, quelques inquiétudes subsistent, mais sa production d’ail biologique, lancée il y a trois ans, n’a pas flanché et s’avère prometteuse.

À l’entrée sud de La Foa, où il cultive ‒ selon les saisons ‒ bananes, haricots, tomates et salades, Franck Soury-Lavergne l’affirme : « on est bien ici ». Pourtant, lorsque les émeutes ont éclaté, l’agriculteur n’a pas été épargné par leurs conséquences.

La difficulté à obtenir du carburant, notamment, l’a pénalisé. « Pour l’entretien de la culture et son irrigation, on en a besoin, donc pendant un temps, c’était tendu », se souvient-il. Les livraisons par pont maritime organisées au bout de quelques semaines par la Chambre d’agriculture et de la pêche (CAP-NC) ont heureusement atténué ce problème. « Cela ne nous a pas permis de travailler normalement, mais au moins, on pouvait arroser les cultures et sauver ce qui était en terre », décrit-il.

L’OFFRE AUGMENTE, LES PRIX S’EFFONDRENT

Aujourd’hui, ses inquiétudes sont davantage d’ordre commercial. Car, alors que cette deuxième moitié de l’année est la plus riche en termes de produits maraîchers, Franck Soury-Lavergne s’inquiète quant à la concurrence. « Il n’y a rien pour le mesurer, mais on connaît tous des personnes autour de nous qui travaillaient à Vavouto et qui retournent à la terre… On a une offre qui a augmenté et à côté de ça, les prix se sont effondrés. Ce n’est pas évident, car ça rajoute de la difficulté à un contexte qui n’était déjà pas facile », souligne-t-il.

Point positif néanmoins, malgré les exactions et la crise, Franck Soury-Lavergne a pu continuer de planter son ail biologique, projet qu’il mène depuis maintenant trois ans. Après deux premières récoltes qui se sont avérées concluantes, cette année, « on va pouvoir avoir assez de volume pour en vendre davantage », se réjouit l’agriculteur.

Nikita Hoffmann