Fourrière animale : les associations appellent « au bon sens »

Le collectif des associations de protection animale de Nouvelle- Calédonie (Apanc) manifestait, samedi dernier, devant la mairie de Nouméa. Il dénonce les dysfonctionnements de la fourrière, gérée par le Syndicat intercommunal du Grand Nouméa (Sign), et l’inutilité des politiques actuelles contre la surpopulation animale.

« Un grand n’importe quoi.» Voilà le sentiment formulé par les cinq associations de protection des bêtes regroupées au sein du collectif Apanc, sur les huit que compte le territoire, à l’égard de la gestion de la fourrière et plus largement celle des animaux domestiques errants.

Depuis un an et demi, ces associations demandent aux élus des communes siégeant au Sign de bénéficier d’une convention au même titre que la Spanc pour récupérer à la fourrière les animaux non réclamés et les faire adopter. Le 18 août, lors d’une réunion avec le Sign, une partie des élus s’était engagée à faire avancer ce point, mais il n’en a rien été. « Ils préfèrent tuer un animal en bonne santé, pour un coût de 60 000 à 80 000 francs aux frais du contribuable, plutôt que de nous le laisser », s’insurge Virginie Sala, porte-parole du collectif. Et pourquoi donc ? « Il y a une légende urbaine qui dit qu’auparavant, des associations avaient ce droit, mais que des animaux récupérés étaient retrouvés dans la rue. » Pour cette raison, le collectif a proposé une mise à l’épreuve, avec une convention d’un an. Toujours sans retour. Virginie Sala de citer l’exemple de la fourrière de Tahiti qui, par « solidarité » préfère elle, faire adopter que d’éliminer les animaux.

Une seule solution : la stérilisation massive et continue

L’Apanc dénonce, par ailleurs, les « tarifs exorbitants » du gardiennage à la fourrière. « Certaines familles sont obligées de laisser tuer leur animal parce qu’elles n’ont pas les moyens. » Ce tarif était de 3 000 francs la journée, il a été augmenté, le 10 septembre, à 3 500 francs avec une entrée en vigueur le lendemain. « Preuve que quand ils veulent faire bouger les choses, ils le font rapidement ! », souligne Virgine Sala.

Autre grief : les conditions de capture et de détention des animaux. « Il y a des captures abusives. Je suis actuellement avec une dame dont le chien a été sifflé, alors qu’il était sur son terrain, et embarqué dans le camion ! » Les exemples cités sont divers et variés et certaines situations font particulièrement tiquer les défenseurs du bien-être animal : partent ainsi des chiots non sevrés, des mères allaitantes sans leurs chiots.

Les horaires sont également incriminés : la fourrière est fermée le vendredi après-midi, alors que les captures se poursuivent et que les gens payent pour le gardiennage du samedi et dimanche. Selon Virginie Sala, dans certaines communes, des frais additionnels de 2 000 francs sont demandés lorsque l’animal est identifié et elle fait état de possibles convocations à la gendarmerie avec, cette fois, des amendes de 3 000 francs, « selon un arrêté qui date de 34 ans ».

Le projet de délibération du gouvernement, qui tend à rendre l’identification obligatoire, va un peu en ce sens et les associations estiment que l’on pénalise encore les maîtres responsables, « que l’on tue aussi pour des raisons d’argent » au lieu de gérer le problème avec « bon sens ».

Pour les associations, le système de fourrière et d’identification, même s’il doit exister, ne règle absolument pas le problème de la surpopulation. « Ils capturent des animaux de squat, stérilisés par nos soins. Une fois les chiens disparus, les familles les remplacent par des chiots », cite Virginie Sala en exemple. Il est aussi estimé que les délais entre les campagnes de stérilisation sont trop importants. « Un trou de six mois et les chiots finissent par se reproduire ! » Pour ces associations, seule une stérilisation massive et continue pourrait réellement fonctionner. Encore faut-il des moyens, et « écouter les personnes qui sont sur le terrain ».

CM.

©Apanc