Fonctionnement du secteur aérien : l’enquête reprend

Alors que le ciel calédonien doit rouvrir prochainement, l’Autorité de la concurrence relance son enquête sur le fonctionnement du secteur aérien international et intérieur qu’elle a stoppée l’an dernier en raison de la crise sanitaire. L’institution partage par la même occasion les premiers résultats de la consultation publique réalisée en janvier 2020 sur la question.

L’Autorité de la concurrence a lancé une enquête sur le fonctionnement concurrentiel du secteur aérien fin 2019. « C’était une de nos priorités », précise Aurélie Zoude-Le Berre, présidente de l’Autorité de la concurrence. « C’est un secteur essentiel en Nouvelle-Calédonie et on nous a souvent sollicités sur ce thème, notamment les consommateurs. Beaucoup de gens se plaignent des tarifs et des questions se posent sur l’attractivité et la concurrence », explique-t-elle.

Mais, l’épidémie de Covid-19 force l’établissement à arrêter son enquête. « C’est arrivé au moment où les auditions commençaient. Les entreprises nous ont répondu qu’elles manquaient de visibilité sur la situation. Elles ne pouvaient pas vraiment répondre et cela me paraissait assez logique vu les circonstances. »

Analyser les conséquences de la crise sanitaire

L’Autorité a décidé de reprendre ce travail alors que le ciel est censé rouvrir prochainement. « C’est le bon moment. » Les informations transmises l’an dernier par les différents opérateurs et administrations doivent être actualisées afin d’évaluer les conséquences de la crise sanitaire sur la structuration du secteur et le devenir du marché aérien international et intérieur au départ du territoire, la situation ayant évolué depuis deux ans. « Début 2020, certains opérateurs extérieurs comme Virgin, French Bee et Air Vanuatu étaient intéressés pour venir. Aujourd’hui, les choses ont changé. »

Autre intérêt de se manifester maintenant ? « Au moment de la réouverture, il ne faut pas penser à augmenter les prix d’un coup », indique Aurélie Zoude-Le Berre.

Parallèlement à l’enquête, une consultation publique avait été menée en janvier 2020. Le sujet mobilisant beaucoup les Calédoniens, ils avaient été nombreux à y répondre. L’Autorité en profite pour en publier les premières réponses « afin d’aiguiller les opérateurs aériens et les pouvoirs publics concernant leurs attentes ». L’analyse de l’ensemble des résultats de la consultation sera faite dans le cadre de l’avis qui sera rendu par l’Autorité, si possible avant la fin du premier semestre 2022.

 


Australie, France, Nouvelle- Zélande : les trois destinations privilégiées

C’est la première fois qu’autant de personnes répondent à une consultation de l’Autorité de la concurrence, jusqu’à plus de 11 000 réponses à certaines questions. Les personnes qui ont répondu au questionnaire sont pour la plupart des actifs (à 80 %), vivent en grande majorité en Nouvelle-Calédonie (plus de 90 %) et près de la moitié indiquent prendre l’avion au moins une fois par an.

Concernant les destinations favorites des Calédoniens entre 2018 et 2020, sur 10 700 réponses, 27,2 % mentionnent l’Australie, 26,6 % la France, 22,1 % la Nouvelle-Zélande. Viennent ensuite, mais en proportion bien plus faible, le Vanuatu (5,7 %), le Japon, la Polynésie, puis Wallis, avec 0,6 %.

 

Un billet pour Sydney à 35 000 francs


S’agissant des possibles évolutions du secteur à l’international qu’aimeraient voir les voyageurs, plus de 80 % souhaiteraient une baisse du prix des billets (c’est également le cas sur le secteur aérien intérieur) et plus de 60 % une plus grande diversité des opérateurs. L’augmentation des destinations et une meilleure qualité de service sont également mentionnées.

Enfin, concernant la question sur le prix maximum raisonnable pour un vol aller-retour au départ de Nouméa : à destination d’Auckland, 36 000 francs, de Brisbane ou Sydney, 35 000 francs, d’Osaka, 62 000 francs, de Papeete, 54 000 francs et de Wallis, 36 000 francs.

 

Anne-Claire Pophillat (© Archices LNC / Autorité de la concurrence)