La commune de 5 000 habitants de la côte Est rencontrait déjà des difficultés budgétaires et de trésorerie avant les troubles.
Le maire, Paul Néaoutyine, et son équipe avaient entrepris des mesures correctives dès 2023. Mais, observe la municipalité, « la crise financière qui touche la Nouvelle-Calédonie complexifie davantage cet exercice, puisque la commune connaît une diminution d’environ un quart de sa dotation de fonctionnement FIP » : une réduction d’un peu plus de 107 millions de francs sur une somme de 444,5 millions.
Plusieurs types de difficultés s’additionnent. « L’insuffisance de trésorerie avait conduit la collectivité à initier la mise en place d’échéanciers pour régler ses dettes. Avec la baisse des dotations, il devient compliqué d’honorer à la fois les échéanciers et d’assurer un fonctionnement normal des services », juge la mairie.
D’autant que certains fournisseurs exigent désormais le paiement au comptant. Outre le souci d’approvisionnement de pièces détachées ou de matériel – et l’augmentation des prix –, un problème majeur est apparu, qui frappe maintenant toutes les collectivités, « c’est le manque de visibilité financière pour 2025 ».
Si la conférence du gouvernement sur le plan S2R a établi un premier constat des conséquences de la crise, « aucune perspective concrète n’avait pu être présentée à cette occasion à propos du prochain budget de la Nouvelle-Calédonie et donc des communes ». D’où la difficulté d’anticipation. Et ce, alors que « se prépare la prochaine rentrée scolaire ». « Comment anticiper les dépenses dans de telles conditions ? », s’interroge l’équipe municipale.
FÊTE ANNULÉE
De nouvelles mesures ont ainsi été prises sur les dépenses dans l’organisation de la localité et au niveau des prestations. Tout d’abord, un souhait du maire, recentrer les missions de la commune sur ses compétences propres. Les activités du centre de secours ont été revues avec un planning de garde réadapté aux moyens ou encore la fête du cocotier et du pandanus a été annulée cette année.
Les dépenses d’investissement sont réduites aux opérations déjà en cours. Et « des demandes de report de remboursement du capital des emprunts ont été adressées aux bailleurs de fonds », liste la mairie, pour qui les nouveaux équilibres à l’Assemblée nationale participent « fortement à ce climat d’instabilité ».
Y.M.