Médaillée d’or de la vitesse à Atlanta 1996, puis de la vitesse et du 500 mètres à Sydney en 2000, Félicia Ballanger a vécu avec bonheur la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris. La semaine prochaine, elle accompagnera sa protégée, la sprinteuse Mathilde Gros, qui espère suivre ses traces.
DNC : Comme 19 autres champions olympiques français, vous avez porté la flamme au terme de la cérémonie d’ouverture. Qu’avez-vous ressenti ?
Félicia Ballanger : Faire partie de cette cérémonie très originale, ça a été un grand honneur et un immense plaisir. Imaginer une cérémonie hors d’un stade, c’était un sacré pari et il a été gagné. Et puis, j’ai retrouvé des anciens qui, comme moi, ont participé aux Jeux d’Atlanta, de Sydney… C’était très sympa de se revoir. Être mise à l’honneur, c’est une belle reconnaissance.
Les Jeux à domicile, qu’est-ce que cela change pour les athlètes ?
Ça doit être fabuleux. Ils ont une chance folle de vivre les Jeux à Paris. Je les envie de pouvoir vivre un événement aussi unique. Pour ma part, j’avais vraiment planifié la fin de ma carrière à Sydney, mais il y avait une candidature en cours, celle de Lille 2004. Tout le monde me poussait à continuer parce que je n’avais que 29 ans. La seule raison qui pouvait me faire changer d’avis, c’était les Jeux en France, mais la candidature de Lille n’a finalement pas été retenue.
Pour le cyclisme sur piste français, comment sentez-vous ces Jeux olympiques ?
Je pense qu’ils seront bien. En endurance, ils ont de beaux espoirs de médailles au vu des derniers résultats, aussi bien chez les hommes que chez les dames. Dans le sprint, la période est un peu compliquée, mais on a toujours une vitesse par équipes hommes qui répond généralement présente à chaque JO… Mais ce sera très dur. Le fait d’être à domicile leur apportera peut- être le petit plus dont ils ont besoin pour monter sur le podium. Et chez les filles, on attend évidemment Mathilde Gros en keirin et sur la vitesse, en espérant qu’elle revive le succès qu’elle a connu au championnat du monde 2022.
Vous faites partie de l’entourage de Mathilde Gros. Comment a commencé votre relation ?
Elle m’a contactée au début de sa carrière, parce que son rêve était d’être championne olympique et qu’elle voulait savoir comment j’avais fait. Donc on a toujours été en contact. Sur les deux dernières années de préparation olympique, elle a souhaité que je sois un peu plus présente auprès d’elle, donc je suis allée la voir à Adélaïde, pour la Coupe des nations en début de saison, puis de nouveau en mai. Et la semaine prochaine, dès qu’elle sera de retour à Paris, on échangera.
Photo : AFP
Dans quelle forme est-elle ?
Elle a prouvé sur les différentes manches de Coupe des nations et à l’entraînement qu’elle était en forme. Maintenant, il faut gérer la compétition : l’enjeu, le stress, la stratégie qui sont une partie très importante de la performance. C’est là qu’il faudra être bons, autour d’elle.
Entre votre époque et celle de Mathilde Gros, quelle a été la plus grande évolution dans le domaine du sprint ?
Les braquets de course ont évolué. Les sportifs utilisent un développement beaucoup plus important que le nôtre. C’est un effort qui demande plus de force, et donc une préparation physique différente. Mais au fond, ça reste le même exercice.
Hervé Salaün, la relève
En 19’’42, Hervé, fils de Félicia Ballanger et Gérard Salaün, a battu le record de Nouvelle-Calédonie juniors du tour de piste lancé, sur les 333 mètres du vélodrome de Magenta. Il a ensuite participé à un stage avec l’équipe de France juniors, à Hyères du 21 au 24 mai, avant de rejoindre Loudéac, en Bretagne, où il a trouvé un vélodrome couvert et de l’adversité. « Son stage s’est bien passé, même s’il a réalisé une petite contre-performance lors de la compétition de fin de stage, indique Félicia Ballanger. Ce qui confirme bien que ce qui lui manque, c’est la confrontation. Il a encore des choses à régler à ce niveau-là, c’est normal pour un junior. Il faut du temps pour faire un athlète. Je le vois aussi avec Mathilde Gros. Il y a beaucoup de paramètres à gérer. »
Propos recueillis par Gilles Caprais