Examen de conscience
Liquidation. L’annonce du groupe Melchior impliquant l’arrêt des Nouvelles calédoniennes, du Gratuit et des IRN s’est abattue, tel un coup de massue. Pour les salariés qui espéraient encore une issue et pour les Calédoniens, somme toute attachés à ce pilier médiatique de 52 ans. La disparition du seul quotidien est un malheur social pour ses 120 employés qui ont déjà vécu des années particulièrement compliquées. C’est aussi plus largement un malheur sociétal.
Dans un flot continu de fausses informations et de dérives « complotistes », les journalistes n’ont jamais été aussi utiles. Le travail d’une vingtaine d’entre eux ne sera plus publié. Ce qui est considérable à l’échelle du territoire. Les Nouvelles réalisaient un travail unique, en matière de proximité, de service, salué par les autres médias, ses plus fidèles lecteurs. Ils contribuaient grandement à l’information. Le journal concourait aussi, comme d’autres plateformes, à former une société, au moins son image. Et puis c’était une structure calédonienne revenue aux mains des Calédoniens.
Malheureusement, comme souvent, on se rend compte de l’importance de quelque chose quand on le perd. Les regrets ont remplacé les critiques. Et ils viennent aussi de ceux qui n’ont pas aidé la cause de la presse.
On ne peut pas dire en tout cas que les institutions et les politiques se soient précipités pour s’exprimer. Ils l’ont surtout fait après sollicitation des médias, dont DNC. Pour le pluralisme, l’expression démocratique, l’information en général, ou au moins pour le principe, c’eût été… normal.
L’examen de conscience évidemment doit concerner l’entreprise avant tout, qui n’a pas su trouver de modèle économique viable dans le monde médiatique en pleine mutation. Les conséquences du vide laissé se feront rapidement sentir, même si elles sont pour l’heure difficiles à évaluer. Par la suite, Les Nouvelles reprendront peut-être sous une autre forme. Reste à espérer qu’elles tomberont entre de bonnes mains.