Décrite pour la première fois en 1860, l’endométriose a commencé à devenir un enjeu de santé publique dans certains pays autour de 2015. Elle a fait l’objet d’une première campagne nationale de sensibilisation en 2019, soit 159 ans après sa découverte.
Cette maladie gynécologique, parfois nommée « maladie taboue », n’a jamais suscité grand intérêt. Résultat, une absence ou des retards de diagnostics (environ 7 ans). Pourtant, elle touche de très nombreuses femmes en âge de procréer.
En Nouvelle-Calédonie, elle est reconnue comme une affection longue durée, mais pas de manière automatique. Heureusement, le sujet de l’endométriose commence à sortir du simple domaine médical. Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a formulé le 14 octobre, par le biais d’un vœu, une série de recommandations à l’attention des pouvoirs publics et du gouvernement qui travaille notamment sur cette question, pour une meilleure prise en charge.
L’enjeu est très important au vu des lourdes incidences physiques, de fertilité, psychologiques, professionnelles et financières que peut induire la maladie pour les femmes, mais aussi pour leurs familles. S’intéresser à cette problématique est, par ailleurs, aussi une façon de s’attaquer à l’inégalité entre les femmes et les hommes.
Comprenons que ce n’est que depuis les années 2000 que les pays européens ont intégré le genre dans leurs programmes de recherche et leurs politiques de santé publique. Et encore aujourd’hui, la plupart des recherches dans les domaines de la santé et de la physiologie sont très majoritairement menées sur des hommes, notamment parce que leurs corps sont jugés plus faciles à explorer.
Chloé Maingourd
Photo : Le ruban jaune est le symbole de l’endométriose. / Shutterstock