Emmanuel Poissier : de l’équipe de France au CNC

Alors que le 28e Meeting Qantas se tient ce dimanche dans le bassin du CNC à Nouméa, Emmanuel Poissier fera partie des hommes de l’ombre. D’abord champion en eau libre, il a ensuite mis son expérience au service du club nouméen en tant que directeur sportif.

La vie ne tient pas à grand-chose. Un stage avec l’équipe de France à Tahiti en 2000 lui donne envie de vivre dans le Pacifique, puis Diane Bui-Duyet, qu’il a un temps entraînée en Métropole, « lui vend plutôt la destination Nouvelle-Calédonie », sourit Emmanuel Poissier. Alors quand le Cercle des nageurs calédoniens recherche un coach pour les benjamins, il n’hésite plus. Arrivé en 2010 à Nouméa, il hérite d’un groupe de champions en devenir : Maxime Grousset, Emma Terebo, Thibaut Mary, Thomas Oswald… la génération dorée. Ils ont alors entre 10 et 12 ans, mais Emmanuel refuse de prendre à son compte, totalement, la percée de ce groupe d’exception. « Pour moi, c’est l’athlète qui est central dans sa construction, pose-t-il humblement. À chaque étape, chaque coach apporte quelque chose. C’est une œuvre collective (sourire). »

Celui que tout le monde surnomme Manu remplace ensuite Cyril Huet, en 2014, en tant que directeur sportif du CNC. Depuis plus de dix ans, ce Parisien de 45 ans apporte son expérience du haut niveau. Elle est née un jour de 1997 en Savoie. « J’étais passé à côté des championnats de France, se souvient celui qui était alors spécialiste du 1 500 m nage libre. J’ai eu envie de participer aux championnats de France en eau libre. »

Permanent de l’équipe de France

Tout va très vite puisqu’il remporte le 5 km dans le lac du Bourget, à Aix-les-Bains. « Je me souviens surtout de l’eau à 17 °C en plein mois de juin. » La bascule se fait naturellement. « J’avais atteint mon maximum en bassin, reconnaît-il. Physiquement, je ne pouvais pas faire beaucoup mieux. Mais l’eau libre m’a donné une bouffée d’oxygène. Ça a été un nouveau départ dans ma carrière de sportif. » Une carrière qui va l’emmener très loin, puisqu’il sera sélectionné en équipe de France, des championnats d’Europe en 1999 à Istanbul jusqu’en 2005 aux Mondiaux d’Abu Dhabi, année où il prend sa retraite sportive pour devenir entraîneur, d’abord du côté du CN Marseille. À chaque fois au minimum dans les huit premiers. Autre moment de gloire, sa troisième place lors du marathon de Santa Fe-Coronda, en Argentine, la Mecque des nageurs en eau libre.

« Trouver sa juste place »

Difficile à croire pour ceux qui ont connu Manu quand il était enfant. « Je détestais la natation, sourit-il. Mes parents m’avaient inscrit à des cours à l’âge de six ans juste par sécurité, parce que j’avais frôlé la noyade un jour à la piscine. Mais les premières années, je n’aimais pas ça du tout. » C’est finalement à l’adolescence qu’il se découvre une passion. « Au moment où je fais des premiers bons résultats, notamment un titre de champion départemental des Yvelines. »

Bosseur, voire besogneux, il trouve très vite sa place dans les courses de longue distance en bassin. « J’étais bien trop petit pour être un sprinter, se rappelle le directeur sportif du CNC. Mais justement, cela m’a appris qu’il est important de trouver sa place dans une discipline et d’exploiter son plein potentiel. C’est comme ça qu’on peut ensuite d’épanouir. » Le bon travail à la bonne place. Et la bonne place aura aussi été pour lui les Jeux olympiques. En 2008, à Pékin, il fait partie du staff tricolore pour suivre ses nageurs marseillais, Frédérick Bousquet et Fabien Gilot, entre autres. Des méthodes de travail qu’il a voulu apporter avec lui en arrivant au CNC.


Le Meeting Qantas fait son retour

Rendez-vous incontournable du calendrier de natation, il aura fallu du temps pour revoir enfin le Meeting Qantas. Annulé l’an dernier à cause de la crise sanitaire, à quelques jours de l’événement, une nouvelle annulation n’est pas passée loin avec le second confinement en mars dernier. Mais les organisateurs ont choisi cette fois de reporter la journée d’avril à juillet. Ce dimanche, c’est donc une fête de la natation qui est attendue avec près de 500 nageurs dans le bassin de 25 m du CNC. La formule, elle, ne change pas. Un unique 50 m nage libre pour toutes les catégories d’âge, des moins de 9 ans jusqu’au plus de 60 ans. De 5 ans à 81 ans exactement. Début des séries : dimanche matin à partir de 8 h 30 pour des finales attendues à partir de 16 h 30.

A.B.

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