Emmanuel Macron a son comité de soutien

Si le chef de l’État n’est pas encore officiellement candidat à l’élection présidentielle, il a déjà son comité de soutien en Nouvelle-Calédonie. Les maires et les élus qui le suivent saluent son bilan pour le territoire et pour la France en général.

À peine le référendum terminé, une autre campagne se profile : l’élection présidentielle se déroulera les 10 et 24 avril et intéressera aussi la Nouvelle-Calédonie dans une période cruciale. Une quarantaine de candidats sont en lice. Emmanuel Macron n’a pas encore fait connaître sa position, mais on sait que ses soutiens se préparent.

Localement, le comité instauré en 2017 a été réactivé et élargi. Symboliquement, il a été présenté la semaine dernière au Théâtre de l’île, à Nouville. C’est là que le Président avait prononcé, le 5 mai 2018, date anniversaire de l’Accord de Nouméa, un grand discours qui aura servi de feuille de route pour son action et cette fameuse phrase : « La France serait moins belle sans la Nouvelle-Calédonie. »

Présidé par Sonia Lagarde, maire de Nouméa, ce comité rassemble d’autres soutiens de la première heure comme Isabelle Lafleur, Françoise Suve, Nina Julié, Alesio Salega ou encore Jean-Pierre Delrieu et d’autres maires, à l’instar de Nicolas Metzdorf, Willy Gatuhau, Patrick Robelin. La coordination est assurée par Christopher Gygès, membre du gouvernement, qui était déjà directeur de campagne des Voix du Non.

« L’État n’a pas failli »

Pour ces représentants, Emmanuel Macron a eu, durant son premier mandat, un engagement « sans faille » pour la Nouvelle-Calédonie avec le Premier ministre Édouard Philippe d’abord, puis le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, « qui ont montré une implication rarement constatée ». « Il n’y a jamais eu autant d’État en Nouvelle-Calédonie », relève Sonia Lagarde. Durant cette période, « Emmanuel Macron a traité l’existant en organisant les trois référendums, mobilisé l’ensemble des ministères sur le document Oui-Non, innové avec la phase de transition et ouvert des perspectives », résume Nicolas Metzdorf. Et, « c’est cet engagement présidentiel qui a permis de sortir par le haut de ce carcan référendaire », estiment ses soutiens.

Au-delà du volet politique et institutionnel, ils évoquent également la présence du Président et de son gouvernement dans le cadre de la crise sanitaire, avec l’envoi très rapide de vaccins, le déploiement de la réserve sanitaire et le soutien économique. Cette assistance ne sera pas oubliée des Calédoniens, affirment ses sympathisants.

« Renouer les fils du dialogue »

Les trois consultations passées, c’est l’avenir qu’il va falloir construire. « Emmanuel Macron sera à même de rapprocher toutes les sensibilités. Les fils du dialogue doivent être renoués ici et je crois qu’il pourra le faire », argumente Isabelle Lafleur. « Nous allons entrer dans une période où le dialogue est indispensable pour trouver une solution qui satisfasse tout le monde. Et c’est l’homme en Métropole qui peut rapprocher les indépendantistes et les non-indépendantistes », renchérit Patrick Robelin, le maire de Bourail.

Au niveau national, le bilan est également positif, juge le comité de soutien. « Emmanuel Macron a mis fin à l’alternance droite/gauche qui était une prison. La France a besoin de réformes et il a fait preuve de courage. Nous avons tout intérêt à avoir un Président fort pour la suite », souligne le maire de Païta, Willy Gatuhau.

Un appel est lancé aux différents représentants communaux pour se structurer et la société civile est également invitée à rejoindre ce mouvement. Dans les prochaines semaines, le comité est destiné à s’ouvrir à tous les soutiens pour constituer une majorité présidentielle au- delà de La République en marche (LREM). Les premières réunions seront organisées en janvier pour évoquer son bilan et dès lors qu’Emmanuel Macron aura annoncé sa candidature, son projet pour la France et pour le territoire.

 


L’Avenir en confiance divisé sur la présidentielle

Le groupement de partis politiques rassemblé en un même groupe au Congrès a su rester uni, malgré les dissensions internes, pour faire campagne pour le Non. En revanche, les positions divergent clairement pour la présidentielle. On retrouve, dans le comité de soutien à Emmanuel Macron, de nombreux élus des Républicains calédoniens auxquels s’ajoutent les responsables de Générations NC. La présidente de l’Avenir en confiance, Sonia Backes, ne s’est pas encore prononcée, et Brieuc Frogier soutient Éric Zemmour. Les responsables du Rassemblement devraient logiquement soutenir la candidate LR Valérie Pécresse.

Interrogés sur ces divergences au sein de l’aile droite, les soutiens à Emmanuel Macron font état de déceptions sur les gouvernements précédents et disent aussi s’inscrire dans sa nouvelle vision de faire de la politique. Ils estiment que Valérie Pécresse, comme d’autres candidats, « s’intéresse à la Nouvelle-Calédonie depuis quinze jours ». En clair, « il y a ceux qui parlent et ceux qui font », et sur la cohérence, certains ont rappelé que ce sont bien deux Présidents de droite qui ont entériné le gel du corps électoral et la levée des deux drapeaux. Enfin, en ce qui concerne les extrêmes : « Nous ne sommes pas des radicaux », ont-ils souligné.

 

Chloé Maingourd (© C.M.)