[Édito] Un goût amer

Dans le contexte exécrable que connaît la Nouvelle-Calédonie depuis deux mois, le résultat des élections législatives n’est pas pour rassurer.
On pourrait au premier abord se dire qu’avoir un député de chaque tendance, comme c’est le cas pour les sénateurs, apporte un statu quo susceptible de ramener le calme.
Ce n’est vrai qu’en partie.
On peut aussi voir que l’Union calédonienne sort grandie de ce scrutin, elle qui n’a pas une seule fois condamné les exactions ayant détruit l’agglomération et que vont payer des milliers de gens, à commencer par les plus défavorisés. Elle qui est à l’origine de la CCAT. Indirectement cautionne-t-on ici l’action des émeutiers ? En se disant que la fin justifie tous les moyens ? C’est une interprétation que beaucoup font. Et l’image des indépendantistes peut en être davantage écornée.
En face, Nicolas Metzdorf a réussi à conserver son mandat en changeant de circonscription, sachant le match plus facile. Et tant pis pour Alcide Ponga…
Le faible score du candidat Metzdorf, dans les Îles notamment, est imputé à des tricheries. Mais n’est-il pas plutôt le fait d’une mobilisation sans précédent contre sa politique et celle de Sonia Backès ? Les avancées seront en tout cas très compliquées avec ces deux tendances toujours au premier plan.
En Métropole, Emmanuel Macron a fait une dissolution pour perdre 70 sièges
et renforcer les blocs du Nouveau Front populaire et du Rassemblement national. L’État n’en ressort que plus désorganisé. Était-ce la fin recherchée ou un échec total ?
Ce n’est en tout cas pas de bon augure à l’heure où nos besoins sont croissants. La Nouvelle-Calédonie a notamment un besoin urgent d’autorité et de directives, avant un soutien financier massif. La situation à Saint-Louis en est l’exemple le plus flagrant.