[ÉDITO] Trump ou la sagesse ?

Son nom ou son profil identifiable entre mille accaparent chaque jour, même chaque quart d’heure, l’attention médiatique. Non pas d’une région, d’un pays, mais du globe. Donald Trump a renoué, depuis sa réélection à la présidence des États-Unis le 6 novembre 2024, avec son arme favorite : le coup d’éclat, la déclaration fracassante. Les dernières semaines n’en manquent pas.

Le politique milliardaire veut s’emparer du Groenland, un espace habité riche de ressources minières et à la position stratégique. Le président américain compte imposer de sérieux droits de douane au Canada, au Mexique et à la Chine. Le républicain conservateur entend prendre le contrôle de la bande de Gaza pour en faire la « Côte d’Azur du Moyen- Orient »… Chacun de ses mots fait trembler le monde. Et voilà bien son intention. Car la méthode de Donald Trump est autant connue que redoutée et unique : le rapport de force. Un credo propre à sa personnalité, très certainement, qui colle aussi à l’air du temps, où les nouvelles technologies accélèrent l’information. Cependant, le rapport de force détruit la nuance et renvoie au sous-sol les valeurs de la négociation. Des notions et pratiques pourtant indispensables, primordiales, pour l’essentiel : maintenir la paix.

Ce recours à la confrontation, verbale et même physique, la Nouvelle- Calédonie y a goûté et y goûte toujours. Néanmoins, à l’heure où l’avenir institutionnel doit se dessiner, les comptes publics se redresser et les urnes sortir du placard pour les élections provinciales, les responsables politiques seraient bien avisés de ne pas emprunter la formule de Donald Trump, celle du bras de fer permanent. Mais, au contraire, de s’inspirer de leurs aînés lors de la signature des accords de Matignon-Oudinot et de Nouméa : le dialogue et la sagesse. Le président US agite la planète à coups de phrases qui claquent. La Nouvelle-Calédonie recherche, elle, la stabilité.