À l’heure du bouclage de ce numéro de Demain en Nouvelle-Calédonie,
le président de la République Emmanuel Macron s’apprêtait à ouvrir officiellement à l’Élysée le Sommet dédié à l’avenir du territoire. Face aux délégations calédoniennes de tous horizons, deux grandes voies se présentaient pour plusieurs jours de réflexions parisiennes, et la tâche était immense.
La première a trait à la consolidation des finances publiques, la diversification économique, au projet de société et bien sûr au secteur du nickel. Les échanges étaient prévus jusqu’à ce vendredi au ministère des Outre-Mer. Il a fallu prendre le train ou la voiture pour rejoindre le second groupe engagé dans les négociations politiques sur un projet d’accord global.
Ce huis-clos posé dans un hôtel de Bougival, dans les Yvelines, paraît décisif, après l’échec du conclave de Deva à Bourail début mai en présence du ministre des Outre- mer Manuel Valls. Les pourparlers du Sommet constituent un vrai test pour Emmanuel Macron, chef d’État en quête de popularité qui a décidé d’ouvrir à son tour le dossier calédonien encore plombé par les conséquences de émeutes de mai 2024. Le président veut une solution durable et partagée.
Porté il y a deux mois par l’ancien Premier ministre socialiste, le projet fondé sur une souveraineté avec la France passe sur le gril. Forcément. Les indépendantistes louent la proposition, tandis que Les Loyalistes et Rassemblement la rejettent au loin. Le locataire de l’Élysée a promis « un projet nouveau », sans plus de précisions. La réunion, sans échéance prédéterminée selon les autorités, intervient dans un climat politique incertain et certainement tendu. D’autant qu’un paramètre extérieur est venu alourdir l’ambiance : la condamnation en justice du leader de Calédonie ensemble Philippe Gomès, la veille du discours élyséen. Le parti a annoncé faire appel.
L’avenir de l’archipel se joue à Bougival. À quelques kilomètres de là, des mouvements politiques, LFI d’un côté, Les Républicains de l’autre, sont prêts à défendre leurs amis respectifs du Caillou. Au risque de propulser encore plus haut le projet d’accord dans la polémique nationale.