Ces derniers mois, crise oblige, la rumeur d’un possible renversement du gouvernement s’est amplifiée. Évoquée par Louis Mapou au JT de NC La 1ère le 19 octobre. Puis à nouveau mercredi 27 novembre, lors d’une conférence de presse bilan du déplacement d’une délégation du gouvernement à Paris, du 15 au 23 novembre, pour défendre le plan de sauvegarde, de reconstruction et de refondation (PS2R) et, surtout, chercher de l’argent. Le président de l’exécutif collégial pense que cette défiance pourrait s’exprimer lors de l’examen au Congrès, le 11 décembre, de la décision modificative budgétaire (DM) n°6 de 27 milliards de francs.
Cette somme doit permettre à la Nouvelle-Calédonie de tenir jusqu’à la fin de l’année. Une somme vitale sans laquelle les collectivités se retrouveraient en cessation de paiements. « On peut imaginer que si la DM n’était pas adoptée, nous entrerions dans une spirale dont personne n’imagine ce qu’elle pourrait être », prévient Louis Mapou, qui évoque des indications selon lesquelles ceux « qui s’épandent beaucoup dans les journaux ne vont pas voter ».
En cause : la nature des aides octroyées par l’État. Les élus du Congrès membres de la délégation transpartisane (CE, Éveil océanien, UC et Rassemblement) reprochent à Louis Mapou de se satisfaire de prêts, quand la Nouvelle-Calédonie devrait réclamer des subventions. Eux aussi sont partis pour une mission parisienne, mardi 26 novembre, le plan quinquennal sous le bras.
Le non-vote de la décision modificative budgétaire pourrait entraîner une crise institutionnelle que le pays a évité jusqu’à présent. Comment, dans une telle situation de crise économique, sociétale et sociale, des élus peuvent-ils imaginer faire tomber le gouvernement, privilégiant des intérêts bassement politiques à la stabilité du pays, alors que des élections sont prévues dans moins d’un an ? Pourtant, Philippe Gomès déclarait la semaine dernière à DNC que faire tomber le gouvernement « créerait encore plus de désordre ».
Si ces commérages sont faux, leur persistance n’aide pas et brouille une situation déjà bien complexe. S’ils sont vrais… Quelle malhonnêteté. Et pour quelle effet ? Il est bien plus facile de faire tomber un gouvernement que d’en constituer un. D’autant que les membres de cette alliance de circonstance, si elle venait à s’exprimer, ont partagé, par leur passé, de nombreuses divergences.