En route. Invitées par le Premier ministre François Bayrou, les forces politiques représentées au Congrès rejoignent Paris pour un round de discussions sur l’avenir institutionnel du territoire, en format bilatéral, la semaine prochaine.
Si les conditions le permettent, des rencontres en séance, cette fois plénière, seront programmées dans la foulée. « Je veux impérativement renouer le dialogue pour retrouver ce chemin vers un avenir commun.
Nous n’avons pas le choix » a avancé le ministre d’État chargé des Outre-mer, Manuel Valls, lors d’un entretien accordé au quotidien Ouest-France. « L’État formulera un projet d’accord, c’est ceque m’a demandé le Premier ministre. »
Un accord donc global, comprenant la réforme du corps électoral et ce, avant le 31 mars, date réglementaire ultime en vue de l’organisation des élections provinciales en novembre. L’objectif est posé et connu, mais l’atteindre ne sera pas chose facile. Certes, Manuel Valls, ancien Premier ministre, connaît le dossier calédonien. C’est-à-dire l’histoire mouvementée de l’archipel et ses acteurs.
Cependant, depuis la consultation d’autodétermination du 12 décembre 2021 contestée par les indépendantistes, rien n’avance. Pire, les positions se sont radicalisées sous le coup de l’examen du projet de loi constitutionnelle sur la réforme du corps électoral provincial, puis des émeutes du 13 mai. Manuel Valls marche sur un fil, et cherche le déclic. Pas évident, quand les tiraillements entre les mouvements loyalistes sont notoires. Sonia Backès défendra à Paris son principe de fédéralisme interne, qui ne fait pas l’unanimité.
Pas évident non plus, quand le FLNKS tiré par l’Union calédonienne prend une route parallèle pour gagner son idéal, l’accession du territoire à la pleine souveraineté. Pour couronner le tout, beaucoup – la totalité ? – des politiques ont déjà la petite musique des élections provinciales en tête. Le refrain ne les lâche plus. La proche séquence parisienne autour de Manuel Valls est, oui, décisive.
Il est vraiment temps que les élus montrent leur capacité à dépasser les postures, et qu’ils prennent conscience de la responsabilité qui pèse sur leurs épaules.