[ÉDITO] Le courage ?

La Nouvelle-Calédonie est tombée dans un entonnoir politique, ou un goulot d’étranglement constitué d’urgences connues de tous désormais.

Tout d’abord, il faut relever l’économie, rapidement et grandement, afin d’éviter une fin d’année et un exercice 2026 encore plus sombres, ce qui engendrerait une crise sociale d’ampleur avec son cortège de mauvaises nouvelles dans les rues et les quartiers.

En parallèle, il est indispensable de bâtir un accord global sur l’avenir institutionnel du territoire. Le ministre des Outre- mer, Manuel Valls, est déterminé à aboutir à la signature d’un document, d’« un compromis politique » durable. Une nouvelle et troisième séquence déterminante est programmée à partir du 29 avril à Nouméa. Encore faut-il que tous les partenaires, l’État, les élus loyalistes comme indépendantistes, se retrouvent autour de la même table pour de rudes négociations.

En outre, il est essentiel que le secteur du nickel regagne des couleurs.
À Doniambo, dans le sud et le nord. Cette économie pesait près de 14 000 emplois directs, indirects et induits, avant les coups durs sur les usines l’an dernier.

Enfin, point non négligeable, la Nouvelle-Calédonie doit retrouver de l’attractivité, être à nouveau séduisante, pour à la fois stopper l’hémorragie de spécialistes notamment dans le corps médical, et attirer de nouveaux profils.

Oui, mais un autre nœud de taille apparaît dans l’entonnoir : la perspective des élections provinciales en fin d’année ou début 2026. Des élus ont bel et bien cette échéance en tête. Or, pour redresser une économie en lambeaux, l’État
est prêt à apporter des fonds, sous conditions de réformes.

Des organismes tels que le Medef-NC réclament également des révisions en profondeur du système calédonien. Ces corrections, les élus devront les adopter au Congrès. Et la plupart ne seront pas agréables. Pris entre l’impopularité évidente de réformes et la quête d’audience en vue des élections, les politiques verront leur courage testé. Sans pouvoir cette fois repousser l’urgence sous le tapis.