Eh bien voilà. Déjà très mal en point ces derniers mois, la France vient de tomber dans le marasme politique. Moins de quatorze heures après la nomination de son gouvernement, le Premier ministre Sébastien Lecornu a présenté lundi 6 octobre la démission de son équipe au président de la République, qui l’a acceptée. Il était impossible aux yeux du plus fidèle des macronistes, de diriger les affaires sur le feu des désunions politiques même a minima. S’en est suivi un concert de réactions plus ou moins subtiles et fructueuses de la part des personnalités politiques de la place parisienne. Qui, toutes, ont les échéances électorales à l’esprit, présidentielle de 2027 comprise. Telle est leur boussole. Sébastien Lecornu n’a d’ailleurs pas caché son amertume et son vif agacement, en pointant « les appétits partisans ». Davantage encore, « il faut toujours préférer son pays à son parti », ayant certainement en tête le nom de Bruno Retailleau, le président des LR.
Le fracas de la démission du Premier ministre atteint la sérénité institutionnelle, certains évoquent même une crise de régime. La déflagration est aussi technique, l’élaboration du budget 2026 de la France est suspendue. Mais surtout, le fossé entre le monde politique et la population se creuse dangereusement. Parce que des ingrédients redoutables sont désormais réunis dans l’Hexagone et dans ses Outre-mer. Tout d’abord, les sérieuses inquiétudes dans la vie du quotidien sont réelles. Au regard des prix, du chômage, du niveau des salaires. L’actuel chaos politique condamne ensuite toute visibilité sur l’avenir. L’horizon semble bouché. Enfin, la colère vis-à-vis des politiques et de leur spectacle affligeant ne cesse de grimper. Un cocktail préoccupant pour la stabilité du pays. Le politique doit redescendre sur terre.

