La ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, effectuera une visite en Nouvelle-Calédonie, a priori du lundi 3 au vendredi 7 novembre.
Le programme de son déplacement était encore en cours d’élaboration, mercredi, pour les trois provinces. Difficile exercice pour la nouvelle ministre qui découvre ce dossier ô combien complexe. On se demande d’ailleurs encore ce qui a pris au président de la République et au Premier ministre de se séparer de Manuel Valls qui le maîtrisait parfaitement.
La représentante de l’État va donc surtout se mettre à la page, rencontrer les élus avec qui elle s’est entretenue en visioconférence en début de semaine.
Maintenant les discussions vont-elles pouvoir reprendre, sur quelle base et avec qui ? Rien n’est moins sûr.
La modification de l’intitulé de la loi portant report des élections provinciales – visant désormais simplement à « la poursuite de la discussion en vue d’un accord consensuel sur l’avenir de la Nouvelle- Calédonie », comme imaginé en commission mixte paritaire – sera-t- elle perçue comme une main tendue par l’UC-FLNKS ? Ou l’abandon du lien avec Bougival restera-t-il insuffisant ? Pour rappel, cette partie de la mouvance indépendantiste estime qu’il faut aller aux élections pour conforter la légitimité de ceux qui se tiennent à la table des discussions, le dernier scrutin s’étant tenu en 2019.
« Aujourd’hui, il n’y a plus de motifs légitimes de les reporter », a redit Emmanuel Tjibaou après la séance à l’assemblée. Celui-ci s’interroge même : « Si la mention de Bougival a été retirée, à quel titre on va reporter ? » Pour le député UC, les indépendantistes ne sont pas écoutés et entrevoient un « déni de démocratie latent ».
Ils s’interrogent sur « la stratégie du gouvernement » et « la légitimité avec laquelle le dossier calédonien est traité ». Les loyalistes avancent au risque de frustrer, voire de s’opposer, et questionnent pour leur part le fait que leurs partenaires du nouveau Front souhaitent parvenir à un accord. L’État pourrait-il perdre patience ?

