Le député Nicolas Metzdorf avait évoqué l’intention après une rencontre avec Emmanuel Macron. L’Élysée a confirmé le projet, ce mardi 27 mai au soir, heure de Métropole : « Le président de la République invitera, avec le gouvernement [central], les parties prenantes de la Nouvelle-Calédonie à venir travailler à Paris à partir de la mi-juin, afin de clarifier les sujets économiques, politiques et institutionnels en vue de parvenir à un accord partagé sur l’avenir de l’archipel. » Pour Sonia Backès, des Loyalistes, « c’est une bonne chose que la situation soit clarifiée ».
Marine Le Pen du Rassemblement national, actuellement en visite sur le territoire, n’est pas du même avis. « C’est la même méthode qui est utilisée depuis 30 ans, ce n’est pas la bonne ». La députée prône un temps de relance économique, avant un nouveau référendum.
Le proche rendez-vous parisien, consécutif à l’échec des discussions à Deva, pourrait lever plusieurs incertitudes. Comme celle du calendrier des élections provinciales et de leurs conditions. Mais la première de ces ambiguïtés à effacer est en lien avec la proposition de souveraineté avec la France développée par le ministre des Outre-Mer, Manuel Valls, lors de son troisième séjour en Nouvelle-Calédonie, en début de mois.
Dans un courrier daté du 16 mai, le locataire de la rue Oudinot avait invité les forces politiques à « poursuivre (leurs) travaux dans le cadre d’un comité de suivi », avant d’affirmer d’autorité sur LCI : « Celui qui s’occupe, à la demande du chef du gouvernement, du dossier de la Nouvelle-Calédonie, c’est le ministre des Outre-mer. C’est moi ».
Puis l’invitation d’Emmanuel Macron est arrivée. Le président de la République reprend-il réellement la main ? Ce projet de souveraineté en partenariat avec
la France a été présenté à Deva avec Éric Thiers, conseiller spécial du Premier ministre, François Bayrou. Dans l’appareil d’État, une telle initiative est rarement personnelle, surtout sur un dossier aussi sensible. Il est donc difficilement imaginable que ni le Premier ministre, ni le président de la République, n’aient pas donné leur accord préalable. La rencontre de la mi-juin lèvera le voile. Normalement.