[EDITO] En rire ou pleurer

De prime abord, le citoyen de la planète Terre peut croire à une blague. En fait, non. La 29e Conférence des parties sur les changements climatiques, ou COP29, se tiendra à Bakou du 11 au 22 novembre sous la présidence de l’Azerbaïdjan. Les chefs d’État se presseront sur le tapis rouge azéri pour échanger sur la hausse de température, le soutien financier de programmes et les marchés de crédit carbone.

Faut-il croire au vote de mesures fortes, alors que le réchauffement climatique se vit au quotidien ? Pas sûr. Y aura-t-il une jolie photo souvenir ? Assurément. Un des gros problèmes se place d’ailleurs dans le cadre. L’Azerbaïdjan est une république pétrogazière au régime politique (très) autoritaire, impliqué dans le conflit du Haut-Karabakh, territoire à majorité arménienne. La coupe est pleine.

Des médias certainement malicieux ont parlé de « PétroCop » pour souligner l’absurdité du choix du pays hôte. Pendant ce temps-là, le mercure continue de grimper, les déluges de tomber et les moulins à parole de s’activer. Vue de Nouvelle-Calédonie, l’affaire ne manque pas de sel, non plus.
Ici aussi, le dérèglement climatique est une réalité cruelle. Des tribus déménagent, des éleveurs voient leurs champs brûler. Et l’Azerbaïdjan a fait figure d’épouvantail pendant les émeutes, des politiques voyant – à tort
ou à raison, nous verrons – l’ombre de l’ancienne république soviétique derrière l’insurrection et les incendies à répétition. Au point où une proposition de résolution, tendant à la création d’une commission d’enquête sur l’ingérence de puissances étrangères et leur rôle dans l’insurrection en Nouvelle-Calédonie, a été posée début août sur le bureau de l’Assemblée nationale.

Toutefois, répétons-le, la puissance de Ilham Aliev accueille la COP29. Aucun membre du gouvernement local ne s’y rendra a priori. L’inverse aurait été déconcertant. Surtout quand l’exécutif propose de reporter l’interdiction des barquettes en plastique à… 2040. Une éternité. Faute de financement, des associations environnementales calédoniennes, auprès desquelles beaucoup de politiques ont aimé poser, sont en passe de mourir. Leur dernier souffle couvert par les applaudissements des invités à la COP29.