[ÉDITO] Dernière chance

Manuel Valls est attendu mardi prochain, 29 avril, en Nouvelle-Calédonie. Pour cette troisième séquence à Nouméa depuis le mois de février, le ministre des Outre-mer a prévu un séjour XXL de 10 jours, jusqu’au 8 mai.

L’ambition avait été énoncée dans la déclaration commune des parties engagées dans les discussions, le 1er avril. « L’objectif de cette séquence sera de parvenir à un accord global sur l’avenir institutionnel de
la Nouvelle-Calédonie. » Audacieux.

Mais l’optimisme n’est pas forcément au rendez-vous à Paris, car les positions restent figées. Cependant les échanges continuent en visioconférence deux fois par semaine. Une réussite en soi que personne n’ait quitté la table des discussions depuis deux mois et demi…

Le gouvernement central attend de voir ce qu’il va ressortir de
la convention du FLNKS ce samedi, 26 avril. Les observateurs s’interrogent aussi sur la délégation du Front sans cesse grandissante dans les bilatérales avec l’État, jusqu’à atteindre dix-huit personnes ! Ce qui n’est pas forcément de bon augure en termes d’unité de parole… Différents groupes de pression se positionneraient et des divergences se feraient aussi sentir parmi
les têtes d’affiche. Le gouvernement affinera son programme notamment en fonction de cette convention et devrait, quoi qu’il en soit, présenter un nouveau document de travail.

Des sources parisiennes font état d’une certaine lassitude au vu du peu d’avancées concrètes de ce dossier. Des déconvenues qu’ont connues bien des équipes par le passé. L’État aborderait même ce rendez-vous comme celui de la dernière chance pour un accord, avec cette idée que le maximum aura été fait et qu’en cas d’échec, les Calédoniens devront assumer.

Bien des responsables en outre-mer, des Antilles à la Polynésie française, suivent avec attention l’évolution des échanges à Nouméa.