Une note de conjoncture élaborée par l’Observatoire de l’artisanat, en partenariat avec l’institut Quidnovi, met en lumière les graves difficultés du secteur. Éléments choisis.
Le secteur artisanal regroupe les activités économiques exercées à petite échelle, en majorité par des travailleurs indépendants. Elles son généralement caractérisées par un savoir-faire manuel, des productions en petites séries ou sur mesure. On y trouve l’artisanat de production (menuisier, ébéniste, etc.), d’art, du bâtiment (maçon, plombier, électricien etc.) ou de service (coiffeur, réparateur etc.) et l’alimentation.
Il existait 10 778 établissements de ce type au 1er janvier sur le territoire (- 3,7 % en un an). Le chiffre le plus bas constaté depuis 2009. Les créations d’entreprise chutent de 15 % par rapport à 2023, tandis que les radiations augmentent de 3,75 %. On recense un solde négatif de 412 établissements.
L’étude de l’Observatoire de l’artisanat et Quidnovi détaille les conséquences de la crise économique consécutive aux émeutes de 2024. Désormais, un artisan sur trois gagne moins que le SMG, salaire minimum garanti. 47,6 % des professionnels sont en grande difficulté, dont près d’un quart envisagent de quitter le territoire.
Les évènements du 13 mai 2024 ont accentué les difficultés existantes : 88 % des artisans encore en activité ont subi une perte directe de chiffre d’affaires, la moitié n’a bénéficié d’aucune aide, 47 % n’ont pas sollicité leur assurance, par manque de confiance ou découragés par des démarches longues. Les demandes de soutien bancaire sont « quasi inexistantes » malgré l’urgence des situations de trésorerie.
CRISE CONJONCTURELLE ET STRUCTURELLE
« Les structures artisanales, souvent individuelles, fragiles, mal assurées et peu soutenues, peinent à résister dans le contexte économique actuel », écrit la CMA, Chambre de métiers et de l’artisanat. Elle explique que les jeunes entreprises, les femmes cheffes d’entreprise, ainsi que les métiers du bâtiment, de la production et des services sont particulièrement touchés.
Le bâtiment a connu une diminution continue de ses effectifs de 20 % en cinq ans. Seul le secteur de l’alimentation semble mieux résister. Les trois provinces sont touchées par les difficultés. Selon la CMA, « le vieillissement de la population artisanale, le manque de relève, la baisse d’investissement et la faible confiance dans les institutions bancaires ou d’assurance aggravent les perspectives pour 2025 ».
Chloé Maingourd