Alors que l’accalmie gagne le territoire depuis quelques semaines, les petites structures touristiques de la côte Est ne parviennent pas à retrouver leur clientèle.
Située en bord de mer, non loin du village de Touho, la petite auberge Timay Evasion, accueillant auparavant une dizaine de personnes en moyenne par semaine, est bien silencieuse. Inexistante depuis la mi-mai, la clientèle refait doucement son apparition. « En octobre, j’ai eu trois nuitées grâce à des entreprises, et lors du long week-end du 1er novembre, j’ai eu des familles qui sont venues », indique son gérant, Stanislas Mazens. Dans la commune voisine, à Hienghène, le gîte Houlo-Men, dirigé par Jean-Yves Poadjaoo, reprend lui aussi des couleurs. « Je n’ai pas du monde tous les jours, mais ça revient petit à petit », assure celui-ci.
MOINS DE LOCAUX
Un « redémarrage » progressif jugé encore insuffisant. « Ça reste ridicule contrairement à ce qu’on a d’habitude », soupire Cathy Collado, cogérante du gîte Néwejïé, à Poindimié. Depuis la crise, un seul de ses bungalows est réservé en semaine, contre sept d’habitude. Principalement « par des professionnels », alors que leur clientèle ‒ en temps normal ‒ est constituée en grande partie par des Nouméens. Lesquels se font rares, désormais. « On l’a vu sur les réseaux sociaux, il y a un boycott des communes indépendantistes, a fortiori de la côte Est », regrette Cathy. « Les gens se disent ‘’oulala en Brousse, ça doit être encore plus dangereux’’. Ça se ressent dans les réservations », témoigne Stanislas Mazens.
À l’approche des fêtes, tous espèrent que les réservations se feront plus nombreuses, même si la plupart estiment que le retour à la normale va « mettre du temps ». « Déjà, le tourisme international, c’est mort pour un moment je pense, avec ce qu’ils ont vu à la télévision. À côté de ça, la ligne Auckland-Nouméa a été suspendue, et je ne pense pas que ça va être le touriste singapourien qui va venir passer un week-end à Touho… Du coup, on compte sur les Métropolitains qui viennent voir leur famille ici », développe le gérant de Timay Evasion.
N.H.