La proche élection du président de la province des îles Loyauté, pour moins d’un an de mandat a priori, va faire apparaître les tendances entre les alliés et les opposants de Jacques Lalié.
Cette chute constitue une première pour une telle personnalité politique depuis la création des assemblées provinciales. Élu en mai 2019, le président UC de la province des Loyauté, Jacques Lalié, a perdu son siège vendredi 29 novembre sur arrêté du haut-commissaire, après la condamnation à un an de prison avec sursis et deux ans d’inéligibilité avec exécution immédiate, pour favoritisme dans l’attribution d’un marché public. La décision de justice revêt plusieurs conséquences.
Au Congrès, le Drehu cède sa place à la suivante de liste, Reine Hue, qui intègre le groupe UC-FLNKS et Nationalistes. Les équilibres politiques de l’hémicycle ne sont pas bouleversés.
À l’assemblée de province à Wé, l’affaire est un peu plus compliquée. Néko Hnepeune, ancien dirigeant du lieu et actuel maire de Lifou, rejoint l’allée de l’UC-FLNKS en tant que suivant de liste. D’après la loi organique, l’élection du nouveau président et des trois vice-présidents doit s’effectuer dans un délai d’un mois à partir de la notification officielle de la condamnation. Et la convocation, par le premier vice-président Robert Kapoeri ou à défaut par l’État, de l’assemblée composée de 14 conseillers pourrait intervenir « assez rapidement », selon diverses sources. Parce que la situation doit être assainie, mais aussi parce que les élus entrent en période d’examen budgétaire.
WANEUX EN POLE POSITION
Qui pour succéder à Jacques Lalié ? Fin décembre 2022, la mise en minorité du président des Loyauté et ainsi le rejet du budget 2023 de la province avaient révélé les fractures au sein de l’institution et même du groupe UC-FLNKS. Ces tensions entre les alliés et les opposants de l’ancien patron des îles demeurent. Deux conditions sont posées pour l’accès au plus haut fauteuil.
Toujours d’après la loi organique, l’assemblée de province élit son président parmi ses membres élus au Congrès. Seconde disposition, cette fois non écrite, il est habituel de rechercher le candidat parmi les conseillers du groupe majoritaire, en l’occurrence ici l’UC-FLNKS avec six sièges, le Palika disposant déjà du gouvernement et de la province Nord, comme le rappellent des membres de l’Union calédonienne.
Sauf énorme surprise, Mathias Waneux, Isabelle Bearune ou Reine Hue seraient susceptibles de postuler à la présidence. Avec un avantage pour le premier, car la deuxième était une proche de Jacques Lalié, en fait mis en minorité, et la troisième est tout juste promue au boulevard Vauban de Nouméa.
En outre, l’actuel vice-président Robert Kapoeri, du Palika, pourrait faire les frais de sa proximité passée avec l’ex-dirigeant de la province. Même dans son propre groupe.
Yann Mainguet