A l’image de l’agriculture et de l’économie bleue, le tourisme apparaît depuis des décennies comme un axe de développement de la Nouvelle-Calédonie et de son économie.
Si l’archipel n’a jamais concurrencé la Polynésie française ni les Fidji dans ce domaine, le tourisme générait, avant les émeutes, environ 4 à 5 % du PIB local, ce qui en faisait un secteur important, après le nickel.
La période du Covid avait déjà particulièrement affecté les acteurs du secteur, mais le 13 mai 2024 et ses conséquences les ont plongés bien plus bas. Pour- tant, l’année commençait bien. Avec 26 200 touristes accueillis au premier trimestre 2024, l’affluence se rapprochait du record de 2018 et était classée parmi les quatre meilleurs taux de fréquentation des trente dernières années, rapporte l’Institut de la statistique et des études économiques (Isee).
Aujourd’hui, des entreprises ferment, licencient ou menacent de fermer. Les émeutes ont durement terni l’image du territoire, expliquant sans doute la chute du nombre d’arrivées de touristes internationaux (59 394 en 2024, soit 53 % de moins par rapport à 2023*). Localement, les incertitudes sur l’avenir et la baisse du pouvoir d’achat freinent les dépenses de loisirs. « Aujourd’hui, la consommation d’offres touristiques est davantage tournée vers les activités de proximité et peu coûteuses. Ce sont les premiers produits qui sont demandés dans les offices de tourisme ainsi que sur notre plateforme de vente en ligne », a relevé Eugénie Kerleau, responsable attractivité, marketing et communication de l’agence Sud tourisme.
UNE REPRISE FRAGILE
Une légère amélioration est néanmoins constatée depuis le mois de juin, avec « le retour progressif de touristes australiens et affinitaires ».
En parallèle, les prestataires touristiques redoublent d’inventivité pour tenter de garder la tête hors de l’eau. Au Salon du tourisme, organisé le 26 juillet au parc Brunelet, 80 d’entre eux – tous installés en province Sud – se sont déplacés sur le site afin de promouvoir leur activité. Avec, en face, un public au rendez-vous. Dans le même temps, sur la côte Est, la foire de Thio a attiré plus de 6 000 visiteurs.
L’envie de relancer le secteur est bien là. Ne reste qu’à définir une nouvelle stratégie de promotion de la Nouvelle-Calédonie. À l’heure où on s’interroge sur l’avenir du nickel calédonien, le moment est peut-être venu de réellement s’y pencher.
Nikita Hoffmann

