[DOSSIER] Produits de la mer : de possibles opportunités

La Nouvelle-Calédonie compte une quinzaine de fermes aquacoles. Photo : archives DNC

Le marché américain pourrait intéresser certaines entreprises calédoniennes spécialisées dans la vente de produits de la mer. Si cela s’avère faisable, de nombreux obstacles sont à éliminer avant d’envisager un export vers les États-Unis.

Parmi les produits calédoniens exportés aux États-Unis, on trouve la crevette bleue.  « Unique » et dotée de « qualités gustatives extraordinaires », celle-ci est principalement vendue au sein des grands restaurants et hôtels de luxe. Un « marché de niche », qui rencontre « peu de concurrents », affirme Yuu Desvals, chargée export à la Sopac (Société des producteurs aquacoles calédoniens).

Le fait que certains pays – d’Asie et d’Amérique latine, qui exportent également des crevettes d’espèces différentes – soient taxés ne changerait donc « pas grand-chose ». « Nous ne sommes pas sur le même marché et le prix de vente n’est pas du tout le même », explique-t-elle.

Par ailleurs, « notre production n’est pas assez importante. Nous n’arrivons même pas à satisfaire toute la demande du marché aux États-Unis ». Pourtant, le secteur de la crevette en Nouvelle-Calédonie se développe. En moyenne, 1 000 tonnes sont produites annuellement, dont une partie (70 %) est ensuite envoyée au Japon, en Europe, aux États-Unis et en Australie. « La demande est en croissance, donc il faut qu’on arrive au moins à maintenir voire augmenter la production. Si on arrive à le faire, on sait que la demande sera là », affirme Yuu Desvals.

« On réfléchit »

La question se pose également pour l’export du thon. Pour certains territoires voisins, comme la Polynésie française, les États-Unis représentent un marché non négligeable dans la vente de ce produit de la mer. Chaque jour, plusieurs tonnes y sont exportées. Une « chasse gardée » face à laquelle la Nouvelle-Calédonie ne pouvait pas rivaliser jusqu’alors.

Avec la suppression, en septembre 2024, de la liaison aérienne vers Tokyo, où certaines entreprises calédoniennes exportaient leur thon depuis vingt ans, ainsi que la fixation à 10 % de taxes douanières sur la Polynésie française et d’autres territoires d’outre-mer, les cartes ont été rebattues. En tout cas, « on réfléchit là-dessus », affirme Mario Lopez, directeur général de la société Pescana et président de la Fédération des pêcheurs hauturiers de Nouvelle-Calédonie. « Après, 10 % de taxes, ce n’est pas ça qui va nous permettre d’être compétitifs. Si la Polynésie avait 30 % de taxes, d’accord, mais là, ce n’est pas le cas », nuance-t-il.

Aux États-Unis, un client serait néanmoins intéressé par l’import de thon calédonien. Mais le coût du trajet étant pour le moment inconnu, « on n’arrive pas à lui fixer un tarif », explique Mario Lopez. « Les démarches sont en train d’être effectuées, mais pour le moment, il n’y a rien de concret. »

N.H.