[DOSSIER] Les marchés ont la patate

Plusieurs agriculteurs du Grand Nouméa et de province Sud vendent leurs produits au marché de Ducos, le samedi matin et le mercredi après-midi. (© N.H)

Peut-on faire émerger du positif de la Chambre d’agriculture et de la vente au wharf du Mont-Dore qui a de la crise de 2024 ? Des idées pour la suite ou des certitudes, c’est évident. Le 13 mai, on le sait, a porté un coup dur aux producteurs locaux, maraîchers, éleveurs et pêcheurs avec la perte d’exploitation et de surfaces commerciales dans un contexte de concentration. Des produits n’avaient pas trouvé leur place dans les étals. « La crise de 2024 a provoqué une destruction totale du marché de la distribution », résume Jean-Christophe Niautou, le président de la Chambre d’agriculture et de la pêche. À cela se sont ajoutés la perte du pouvoir d’achat des Calédoniens, le départ de milliers de consommateurs…

Malgré tout, une grande résilience a été observée à l’occasion de cette crise. Alors que les rayons des supermarchés étaient vides, les enseignes fermées ou réduites en cendres, on a vu éclore de petits marchés de proximité répon- dant à la fois au besoin d’écouler les productions et à la demande en produits locaux. On se souvient du petit lieu de vente au wharf du Mont-Dore qui a permit d’alimenter le Mont-Dore Sud, celui du parc Fayard rendu essentiel à une grande zone à Dumbéa Nord.

Le marché de La Foa qui avait alors explosé et servi à nourrir toute une population, allant de Boulouparis à Bourail. Il fallait voir les habitants s’y déplacer en nombre et finalement ne manquer de rien, ni d’œufs, ni de produits laitiers ou carnés, ni de fruits et légumes. De quoi rêver finalement à ce que pourrait être un véritable réseau de circuits courts, avec un marché  dans chaque localité.

Bourail avec son marché de producteurs du mardi, place Rolly, et Voh se sont inscrits dans cette dynamique ou encore le Grand Nouméa, qui veut aussi davantage miser sur ses producteurs. Le réseau Bienvenue à la ferme et son grand marché paysan, également soutenu par la Chambre, participent aussi grandement à cette tendance. Les Calédoniens ont changé leurs habitudes. Ils consomment moins dans un contexte de vie chère. Mais ils ne boudent pas la production locale.

C.M.