[DOSSIER] Les grands hôtels à la peine

Lifou bénéficie davantage de la relance du tourisme que les autres îles Loyauté. (© Archives Y.M.)

Alors qu’un plan de relance touristique des îles Loyauté a été mis en place il y a quelques mois, toutes ne bénéficient pas des mêmes résultats.

« On fait de notre mieux pour devenir meilleurs. Notre volonté, c’est de donner une image positive pour que les gens reviennent. » Six mois après le début des émeutes, Romain Patel, directeur du Drehu Village, livre un discours confiant. Il faut dire que depuis maintenant deux mois, l’hôtel enregistre un taux de remplissage de 25 à 30 %. « Contre 5 à 10 % au début de la crise », précise-t-il. Une « belle amélioration » permise en partie grâce au plan de relance touristique lancé en août par l’agence Îles Loyauté Explorer en collaboration avec la Sodil et la province. Lequel a permis la mise en place de tarifs remisés, notamment au niveau des hébergements.

FRÉQUENTATION EN HAUSSE

Par conséquent, si, durant septembre, « il n’y a pas vraiment eu de grosses réservations », en août et octobre, « ça a repris plein pot pendant les vacances sur les trois îles avec le tourisme affinitaire », affirme Jordan Plantier, directeur général du pôle tourisme à la Société de développement des îles Loyauté.

Une relance qui ne semble profiter ‒ pour le moment ‒ qu’à Lifou, île la plus touristique des Loyauté. Car sur Ouvéa, l’hôtel Le Beaupré est loin du constat partagé par les structures de Lifou. « On n’a plus de d’Australiens, plus de Néo-Zélandais, de Japonais… on n’a plus rien », s’exaspère sa gérante, Ingrid Huaux. Même constat du côté de l’hôtel Le Paradis d’Ouvéa, n’ayant connu aucune activité durant les trois premiers mois de la crise. « Aujourd’hui, on a quatre bungalows de loués, mais sur 34 au total, ce n’est pas ça qui fait vivre l’activité », commente son directeur.

Pour certains acteurs touristiques, ce « retard » peut s’expliquer par le nombre réduit de vols effectués par Air Calédonie vers Ouvéa, mais également par sa position durant la crise. « Au moment des émeutes, par mesure de sécurité, l’aire coutumière a déconseillé de venir sur l’île. Cette mesure a porté ses fruits puisqu’il n’y a pas eu d’exactions, mais du coup, Ouvéa n’a pas pu faire partie du plan de relance tout de suite », explique Jordan Plantier. Une situation qui devrait « peut-être » s’améliorer avec la seconde campagne de notoriété lancée par Îles Loyauté Explorer de novembre à février, dans laquelle sera incluse Ouvéa.

N.H.