[DOSSIER] La division, un autre obstacle

Tant du côté loyaliste qu’indépendantiste, des écarts de pensée, voire des désaccords, sont apparus en ces heures troublées.

La différence est grande par rapport à des temps plus anciens. La classe politique est aujourd’hui totalement divisée. Sur la rive non indépendantiste, à la fracture évidente et durable entre Calédonie ensemble et Les Loyalistes-Rassemblement, est venue se greffer il y a peu une mésentente au sein même de la famille Renaissance de Nouvelle-Calédonie.

La maire de Nouméa, Sonia Lagarde, et le député Philippe Dunoyer ont préconisé l’installation d’une mission du dialogue mais aussi « une pause » dans le processus législatif visant le dégel du corps électoral provincial ou, en d’autres termes, le report de la réforme constitutionnelle. Alors que leur collègue parlementaire Nicolas Metzdorf souhaitait maintenir le pied sur la pédale d’accélération, peu avant l’atterrissage du président de la République sur le tarmac de La Tontouta jeudi 23 mai. « Le texte doit poursuivre sa route. Le Congrès de Versailles ne doit être ni suspendu ni annulé », indiquait aux médias le député de la seconde circonscription. Des stratégies contraires.

MOINS DE PRISE 

Du côté indépendantiste, si des nuances d’analyse persistent entre le Palika et l’Union calédonienne, le discours du FLNKS semble avoir de moins en moins de prise sur les militants positionnés aux barrages contre le dégel du corps électoral. Un écart se creuse. Ces hommes et femmes de terrain indiquent suivre avant tout la ligne sans concession de la CCAT, collectif associant des partis politiques et syndicats. Le Palika et l’UPM n’en ont d’ailleurs jamais fait partie.

À l’heure où l’État vise la reprise du dialogue, traduction espérée d’un apaisement, ces divisions et décalages dans les messages peuvent compliquer la recherche de solutions autour de la table.

Yann Mainguet