[DOSSIER] Exclus du travail

Sur les quelques 4 300 travailleurs handicapés recensés en Nouvelle-Calédonie, plus de 2 500 sont à la recherche d’un emploi. Le collectif Handicaps a décidé d’axer sa journée de cohésion du vendredi 2 décembre autour du thème de l’insertion professionnelle, qui représente un des principaux problèmes rencontrés par les personnes en situation de handicap, afin que le travail ne soit plus synonyme d’exclusion.

Près de la moitié des personnes déclarées travailleurs handicapés sont à la recherche d’un emploi. Et celles déjà en poste luttent pour pouvoir le conserver. « La plupart de ceux qui viennent à nos permanences d’accueil sont confrontés à ce genre de difficultés », indique Jade Barbu, responsable du collectif Handicaps. Discrimination, a priori, méconnaissance du handicap et des aides disponibles sont autant de freins à l’embauche. Et de maintien à l’emploi. Menant parfois à des situations de harcèlement moral. « Certains demandent des aménagements de poste et ne l’obtiennent pas », pointe du doigt Jade Barbu. Ces mesures sont pourtant obligatoires. « Mais le monde de l’entreprise l’ignore ou se montre réticent parce que cela représente
un coût financier, développe Jean Saussay. Or, il y a une prise en charge avec le fonds d’insertion professionnelle. »

GUICHET UNIQUE, LABEL, CONTRÔLE

Le collectif peut accompagner les travailleurs dans leurs démarches. « Il faut qu’ils se rapprochent de nous pour qu’on les aide. On peut contacter l’entreprise et faire office de médiateur », souligne Jean Saussay, qui connaît bien le dossier. Depuis le début de l’année, il gère une branche dédiée au handicap dans une agence d’intérim et informe les entrepreneurs des avantages et des soutiens financiers existants. « Cela permet de débloquer des situation. Aujourd’hui, j’ai plus d’une dizaine de personnes handicapées qui travaillent dans une entreprise que j’ai contactée », glisse-t-il.

Jade Barbu évoque la mise en place de speed dating afin de créer des espaces de rencontre, ainsi que la réalisation « d’actions de sensibilisation et d’information auprès des sociétés ».

Les participants à la journée cohésion du collectif, vendredi 2 décembre qui ont planché sur le sujet, ne manquent eux aussi pas d’idées. Instaurer un guichet unique du handicap, créer un label et une charte “entreprise solidaire”, contrôler davantage le respect de la réglementation, harmoniser la politique du secteur, former les personnes handicapées, augmenter le taux d’emploi de travailleurs handicapés ‒ qui est de 2,5 % (lire par ailleurs), etc.

Jean Saussay milite aussi pour changer le fonctionnement du régime, qui regroupe le handicap et le bien vieillir. « La partie dépendance des personnes âgées augmente, puisque la population vieillit, c’est normal. Les chiffres du handicap, eux, sont assez stables. Cela crée un amalgame, alors je me bats pour qu’on sépare les deux. »