Il y a quelques jours, le 28 juin, dans le cadre du Mois des fiertés, une marche réunissait près de 200 000 personnes dans les rues de Budapest, en Hongrie. Une mobilisation record, refusée dès le départ par le Premier ministre nationaliste, Viktor Orbán. Inédite au sein de l’Union européenne, cette interdiction signifie bien une chose : les droits des personnes de la communauté LGBTQIA+ ne sont jamais acquis et peuvent être remis en question à tout moment.
En Nouvelle-Calédonie, ils sont adoptés à force de persévérance et de lobbying. En 1998, le territoire voit naître sa première association de défense des droits LGBT : Homo-Sphère. Ses membres se mobilisent, dans un premier temps, pour l’accès au pacte civil de solidarité (PACS), instauré en France en 1999, mais étendu au territoire qu’en 2009.
ENTRE FESTIVITÉS ET PRÉVENTION
Seront ensuite organisés plusieurs évènements festifs (soirées, pique-niques, ciné-club) dans le but de « se retrouver » et échanger. Car « à l’époque, ne pas avoir une orientation sexuelle ordinaire, ce n’était pas dans les mœurs des Calédoniens », se souvient un ancien cadre d’Homo-Sphère. Alors qu’au niveau mondial, le VIH tue, la prévention fait également partie intégrante de leurs actions.
En parallèle, des personnalités transgenres commencent à être médiatisées, comme Amour Taofifenua, qui relancera en 2013, en collaboration avec Homo-sphère, le concours Miss Papillon, aidant ainsi à la reconnaissance des transsexuels. À partir de 2010, Homo-Sphère se professionnalise, obtient des subventions et peut mener à bien plusieurs projets de front. Des lignes d’écoute fonctionnant 24h/24 sont mises en place, ainsi que des groupes de parole et des programmes de prévention en milieu nocturne, en collaboration avec la Communauté du Pacifique, CPS. Au niveau juridique, ses membres accompagnent les personnes victimes de discrimination, partout sur le territoire.
MARIAGE POUR TOUS
En 2013, le mariage pour tous est adopté en Métropole et étendu en Nouvelle-Calédonie. « Nous avons fait énormément de lobbying auprès des politiques, on ne voulait pas rater le coche », rappelle l’ex-membre de la structure. Non sans mal. Une manifestation contre ce projet est organisée dans la foulée et des injures sont envoyées aux membres de l’association.
En 2016, leur local, situé à la Vallée-du-Tir se fait incendier. La même année, Homo-Sphère change de nom et d’équipe et devient Diversités NC. Malheureusement, elle ne fait pas long feu et s’éteint en 2023. Aujourd’hui, les personnes de la communauté LGBTQIA+ continuent de connaître des actes de discrimination, malgré l’évolution certaine de ces vingt dernières années. L’association Rainbowlution reprend peu à peu le flambeau, autour d’évènements festifs. Elle espère pouvoir prochainement mettre en place des actions de sensibilisation et accompagner les personnes en souffrance. Ne reste, désormais, qu’à remobiliser la communauté.
N.H.
Asexuel.le ou aromantique : Qualifie les personnes qui ne ressentent pas de désir sexuel.