Le tourisme local reprend petit à petit. Des zones comme Bourail ont même retrouvé une activité soutenue. À Nouméa, hôtels et loisirs profitent de la présence des forces de l’ordre.
Les visiteurs se font encore attendre sur la côte Est, la pointe Nord, dans le Grand Sud et les grands hôtels à clientèle internationale. Mais pour une partie des professionnels, le ciel s’éclaircit depuis les vacances scolaires d’août. Notamment sur la côte Ouest. « On n’est pas à plaindre à Bourail, ça a bien repris, estime Gwenaëlle Laleve, gérante du Niaouli Lodge. Durant les longs week-ends de novembre, il y a eu beaucoup de monde sur les plages. Les Nouméens me disent : “On étouffe un peu, on a besoin de sortir”. »
Constat similaire à La Foa. « La fréquentation est croissante, ça repart à la hausse », s’enthousiasme Thierry Salesne, du parc provincial des Grandes Fougères. « Tous les week-ends, c’est plein, ça fait plaisir à voir. » La structure propose même des nouveautés : un point d’accueil réaménagé et l’ouverture du parc d’accrobranche. « Nous avons récupéré pas mal d’habitués du parc de la Rivière bleue », qui a pourtant rouvert, en toute discrétion.
La côte Ouest n’est pas la seule à bénéficier de ce nouvel élan. « Nous avons maintenant une belle demande sur Lifou et Ouvéa, observe Cédric Ixeko, directeur de l’agence Îles Loyauté Explorer. Les longs week-ends de novembre ont fait effet. »
Une anomalie au tableau. « La présence de plusieurs milliers de forces de l’ordre a permis aux hébergements de Nouméa d’atteindre des taux d’occupation importants, observe un professionnel du secteur. Ce taux d’occupation n’est pas naturel, car il dépend exclusivement de la situation que traverse le pays. » À Nouméa, les prestataires d’activités nautiques et de plein air ont été davantage préservés grâce à cette clientèle inhabituelle. C’est le cas pour Lionel Traut, cogérant d’Abyss plongée. « Nous travaillons avec les forces de l’ordre. Ils constituent aujourd’hui 60 % de notre clientèle. Il n’y a pas de touristes. Nous ne recevons même plus de mails de Nouvelle-Zélande et d’Australie. » Un surcroît d’activité qui concerne aussi les taxi boats, occupés à assurer les navettes maritimes vers le Mont-Dore. « On s’en sort bien par rapport à d’autres activités, reconnaît Lionel Traut. C’est plus la perspective future qui est à craindre. »
F.D.