[DOSSIER] Dernière chance

Des habitants, politiques, chroniqueurs et institutionnels pensaient voir dans la rencontre de Deva, à Bourail début mai, la der des ders pour aboutir, enfin, à un accord global sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Que nenni. Maladresses, postures et calculs ont conduit à un échec, au terme de trois jours de « conclave ».

S’arrêter là aurait eu, très vite, des conséquences catastrophiques, à tous les niveaux : économique, social, sociétal, politique… Parce que les urgences l’exigent, le président de la République Emmanuel Macron va inviter « les parties prenantes » à Paris, à partir de la mi-juin selon l’Élysée, ou à compter du 2 juillet d’après le média Outremers360. L’objectif est toujours de parvenir à un accord. Autour de la table, siégeraient des politiques bien sûr, mais aussi des personnalités du monde économique, ou encore des religieux entend-on…

Si le format n’est pas connu à ce stade, l’enjeu paraît lui évident : il s’agit là de la dernière chance. L’événement n’est pas sans risque. Les joutes entre Les Loyalistes-Rassemblement-LR et le reste des formations politiques ne sont pas rassurantes. Certains élus, fermement attachés à la Calédonie française, seraient tentés, on peut l’imaginer, d’attendre un ministre plus proche de leurs fermes convictions tricolores.

Le dossier calédonien est désormais tombé dans le débat national, et un dérapage ou un enlisement des négociations pourraient être immédiatement instrumentalisés devant les caméras et micros parisiens. Les élus du Caillou disposant de leur relais métropolitain, des LFI aux LR version Bruno Retailleau. Tel est le pire des scénarios. Car beaucoup regardent et attendent.

Les habitants tout d’abord qui veulent de l’emploi, les chefs d’entreprise de la visibilité. Une grosse société comme la SLN compte ses pièces et espère une nouvelle aide financière de l’État. La présence du président de la République aux proches discussions sous les dorures va imposer naturellement un moment de solennité. Il faut encore y croire.