[DOSSIER] De Lifou à l’armée de l’air

Âgé de 31 ans, caporal Henri est fusilier commando, un des nombreux métiers de l’armée de l’air. Photo NH

En mission pour quatre mois en Nouvelle-Calédonie, le caporal Henri, originaire de l’île de Lifou, est revenu pour DNC sur son parcours de fusilier commando dans l’Armée de l’air. Portrait.

Un sourire reste fixé sur son visage lorsqu’il évoque sa profession. Voilà bientôt cinq ans que le caporal Henri, a rejoint l’armée de l’air. Lui, l’enfant de Drehu, qui regardait avec admiration son cousin aviateur – un « modèle », reconnaît-il, prend aujourd’hui sa relève.

Enfant, c’est à la tribu de Mou qu’il grandit avant de rejoindre Nouméa pour intégrer le lycée puis, quelques années plus tard, passer les tests physiques et psychologiques proposés par le Cirfa (Centre d’information et de recrutement des forces armées). La « première porte » à franchir si l’on souhaite postuler dans ce domaine.

IMMERSION DANS LE MONDE DE L’ARMÉE

Accepté, il se rappelle avec précision le jour où il a touché le sol métropolitain : le 6 janvier 2020. « Mais, je n’ai pas pu être affecté tout de suite, car à cause de la pandémie du Covid, toutes les classes et les stages étaient fermés », raconte-t-il. Après quatre mois de patience, l’apprenti militaire rejoint finalement la base aérienne de Saint-Dizier, en Haute-Marne, entre Paris et Strasbourg, où il fait ses classes durant un an.

« On faisait un mois de classe et un mois de stage commando. Le premier est plus théorique et le second plus pratique ». Là, il reçoit des cours de topographie, « pour apprendre à lire et à utiliser une carte », mais apprend également à « se dépasser » avec des stages de survie et l’apprentissage de techniques de self-défense. Il a choisi la spécialité de fusilier commando à travers laquelle il est amené à assurer la protection du personnel et des structures militaires.

« DAVANTAGE DE MATURITÉ »

En mission pour quatre mois sur le territoire – il est déjà revenu en courte mission en 2022 – le jeune homme de 31 ans voit comme un « avantage » le fait de pouvoir travailler par périodes en Nouvelle-Calédonie. Il retrouve ainsi ses parents et sa famille, véritables soutiens dans son parcours dans l’armée. Aujourd’hui encore, « ils m’encouragent beaucoup à continuer ».

Uniforme et béret militaire sur la tête, c’est désormais à son tour d’inspirer les plus jeunes. Autour de lui, certains de ses cousins envisagent d’ailleurs de s’en- gager. « Je les encourage, car il y a plusieurs filières au sein de l’armée, ça va du mécano au pilote d’avion. Après, il faut avoir une vraie capacité physique et du mental », prévient-il.

Mais caporal Henri l’affirme : l’armée, « ça m’a apporté davantage de maturité. Lorsque j’étais sur Lifou, je dépendais surtout de papa et maman ».

Nikita Hoffmann