[DOSSIER] Avenir institutionnel : le calendrier improbable

François Bayrou a demandé à Manuel Valls de « de suivre particulièrement ce dossier ». (©Thomas Samson / AFP)

L’État espère un accord global sur l’avenir institutionnel avant le 31 mars. En Nouvelle-Calédonie, la reprise des discussions reste encore timide.

Lors de son discours de politique générale présenté le 14 janvier, François Bayrou a remis le calendrier sur la table : « Je souhaite que le processus politique [en Nouvelle-Calédonie] reprenne avec des négociations qui devront aboutir à la fin de ce trimestre. J’inviterai en janvier les forces politiques à venir à Paris pour ouvrir ces négociations ». Ces échéances rejoignent celles convenues le 6 décembre lors d’une rencontre des membres de la délégation transpartisane du Congrès avec les présidents des deux chambres du Parlement, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher.

UNE DATE BUTOIR

Mais qu’en est-il des discussions en Nouvelle-Calédonie ? « Cela a été une mauvaise décision de faire tomber le précédent gouvernement. Je travaillais sur la reprise des discussions », regrette Alcide Ponga, le nouveau président du gouvernement. Un constat partagé par Jean-Pierre Djaïwé, de l’UNI. « La priorité, aujourd’hui, c’est la reprise des discussions sur l’avenir institutionnel. Il faut créer les conditions pour qu’on puisse se retrouver autour de la table. Il faudrait que le ministre des Outre-mer fasse le nécessaire pour nous réunir. »

Le calendrier de Paris ne s’accorde pas pour autant avec l’emploi du temps local. En décembre, le président de l’UC Emmanuel Tjibaou a prévenu : « seul le FLNKS a la légitimité de la négociation sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie ». Or, le congrès du FLNKS doit se tenir fin janvier. Le délai est court pour répondre à l’invitation du Premier ministre. D’autant que la CCAT reste ferme sur la question d’un accord. Selon une lettre signée par Christian Tein et communiquée lors de la 3e assemblée générale de la CCAT, le 10 janvier, avant d’être diffusée sur les réseaux sociaux, « le dossier du corps électoral est indissociable de la pleine souveraineté, il serait inacceptable et impensable que ces deux sujets du corps électoral et de la pleine souveraineté soient traités de manière séparée, dans différents accords ».

Aujourd’hui, l’optimisme n’est guère de mise pour l’obtention d’un accord d’ici au 31 mars, date butoir pour engager une éventuelle réforme du corps électoral en vue des provinciales. « Sans accord, 2025 sera avec un corps électoral gelé », prévient Philippe Gomès de Calédonie ensemble, qui estime toutefois qu’il « faut s’inscrire dans ces deux mois utiles ». F.D.