Des labels pour l’agriculture et la pêche

Agriculture responsable, intégrée, supérieure, authentique, bio… Certains produits agricoles et de la pêche ont désormais leur label. Ces signes officiels, qui s’inscrivent dans une démarche qualité entamée depuis 2008 sur le territoire, sont aujourd’hui au nombre de six dont deux encore en cours d’élaboration. Un septième, qui concerne uniquement le poulet fermier, est également quasiment bouclé.

Faisant référence à une origine régionale, une tradition ou un savoir- faire, les sigles, certifications et autres labels s’efforcent à valoriser un produit et à garantir sa qualité. Pour éviter leur prolifération, l’Union européenne a décidé de réglementer tous les labels dans le cadre d’une politique de valorisation des produits agricoles et alimentaires.

En Métropole, l’Institut national des appellations d’origine (Inao) est chargé de la mise en œuvre de la politique sur les signes officiels pour l’origine et la qualité des produits : appellation d’origine contrôlée (AOC), appellation d’origine protégée (AOP) ou encore Label rouge pour les produits de qualité supérieure.

Si on retrouve ces labels sur les produits importés, depuis 2008, le territoire a également voulu mettre en place une démarche qualité, via le pôle technique de la Chambre d’agriculture, pour garantir l’origine et la qualité des produits locaux.

Agriculture responsable et agriculture intégrée

Les deux premiers labels concernent les produits issus de l’agriculture. Ainsi, le label Agriculture responsable certifie aux consommateurs le respect des bonnes pratiques en faveur de l’environnement et de la santé. S’engager dans cette agriculture durable, c’est bénéficier d’une reconnaissance en tant qu’acteur d’une agriculture économiquement viable, responsable vis-à-vis de l’environnement et socialement équitable. Pour l’agriculteur, c’est apporter la reconnaissance de son métier et son éthique vis-à-vis de l’environnement, mais aussi valoriser sa technicité et son savoir-faire auprès des consommateurs. C’est aussi se doter d’outils de pilotage pour améliorer la gestion son exploitation.

Le label Agriculture intégrée, au-delà du respect de la réglementation, vise à renforcer les impacts positifs des pratiques agricoles sur l’environnement, à en réduire les effets négatifs en limitant les intrants et en mettant en œuvre des moyens de lutte biologique et ce, sans remettre en cause la rentabilité économique des exploitations.

Comme le veut la réglementation, chaque label est géré par un organisme de défense et de gestion ou ODG. En Nouvelle-Calédonie, les signes Agriculture responsable et Agriculture intégrée sont rattachés au Repair, Réseau professionnel pour une agriculture innovante et responsable. Il regroupe aujourd’hui 53 producteurs dont 18 certifiés au titre de l’Agriculture responsable. La SCIE, Sopli, la Restauration française, l’Ocef ont également rejoint ce réseau.

Bio Pasifika, seul label bio local

Les produits estampillés Bio Pasifika sont les seuls produits locaux bio reconnus en tant que tels sur le territoire, c’est à dire sans intrants d’origine chimique ni OGM. Ils correspondent à la norme océanienne d’agriculture biologique de la Fédération internationale des mouvements agriculture biologique (IFOAM). Le label est délivré chez nous par l’association Bio Caledonia. La structure est basée sur un système participatif de garantie reconnu au niveau international. Consommateurs et producteurs sont partie prenante de la démarche et effectuent eux mêmes la certification. Aussi, pour être sûr d’avoir affaire à du bio local, la marque Bio Pasifika est obligatoire : le producteur est tenu d’afficher non seulement le logo (un petit cocotier), mais aussi d’indiquer ses coordonnées et le numéro de certification sur le point de vente.

Responsable, la pêche aussi

Ce signe officiel de qualité, qui pour ODG la Fédération des pêcheurs hauturiers, certifie aux consommateurs des pratiques de pêche respectant l’environnement et la santé. Cette démarche a pour objectif de faire reconnaître et de promouvoir les bonnes pratiques progressivement mises en œuvre, de manière collective au cours des dernières années. Les armateurs certifiés s’engagent à respecter un cahier des charges comprenant pas moins de 29 exigences.

Qualité supérieure et Certifié authentique : deux labels en cours

Le label Qualité supérieure atteste que les denrées et produits possèdent des caractéristiques spécifiques établissant un niveau de qualité supérieure. Il s’agit de produits maraîchers, viviers, fruits, viande, etc. Le niveau de qualité supérieure prend en considération les qualités de production, de fabrication, de gestion et gustatives. Proche sur Label rouge en Métropole, il est en cours d’élaboration.

Même chose pour le label Certifié authentique qui est en préparation et attend son ODG. Ce signe atteste que les denrées et produits sur lesquels il est apposé respectent des règles qui portent, selon le cas, sur la production, la transformation ou le conditionnement, fixées par un cahier des charges spécifique. On parlera de notions de terroir pour l’origine par exemple, de tradition et de savoir faire pour la fabrication.

Un label pour le poulet

Enfin, le label Poulet fermier de qualité supérieure est en cours de finalisation. Il attestera que les produits fermiers sur lesquels possèdent des caractéristiques spécifiques établissant un niveau de qualité supérieure. Le cahier des charges est en cours d’élaboration.


Les labels en chiffres

Aujourd’hui, sur les six labels, deux sont en cours de finalisation, les processus de certification au titre de l’agriculture responsable et intégrée, l’agriculture biologique océanienne et de la pêche responsable sont opérationnels : 14 exploitations sont aujourd’hui certifiées « Agriculture responsable », représentant 2 800 tonnes de fruits, légumes et céréales. Plus de soixante- dix ateliers de production agricole sont certifiés « Agriculture biologique océanienne ». Enfin, trois armateurs sont certifiés « Pêche responsable ».

C.Sch