La délégation calédonienne revient des championnats d’Europe d’athlétisme avec pas moins de 16 médailles pour la France, dont huit en or. De quoi ravir la Ligue de sport adapté et de handisport, comme l’explique son président José Marquès.
Que vous inspirent ces résultats ?
Un sentiment de devoir accompli. Depuis la création du pôle France de Nouméa en janvier dernier, on voit tout le chemin parcouru en très peu de temps. On devait faire nos preuves et aujourd’hui, avec Berlin, c’est chose faite. On a démontré qu’il n’était pas nécessaire de quitter le territoire pour réussir. Maintenant, il faut poursuivre le chemin.
Que va-t-il se passer maintenant pour ces athlètes ?
Ils vont reprendre le travail pour attaquer les interclubs dans le but de décrocher des podiums aux épreuves de France en juin et juillet. L’optique étant de se quali er pour les championnats du monde à Dubaï l’année prochaine.
Avec ces résultats, on peut dire que votre ligue est en grande forme. Comment l’expliquez-vous ?
Par la motivation et le travail effectué. Notre ligue a été créée en 1991 et nous avons franchi le cap des 500 licenciés. C’est une ligue dynamique de par ses encadrants, ses aidants, ses partenaires et surtout ses athlètes. À nous tous, nous formons un groupe et c’est grâce à ce travail en commun que nous obtenons de bons résultats. Et puis la création du pôle a eu l’e et d’un aspirateur sur les adhésions aussi bien en termes de sport adapté que de handisport.
Est-ce que tout est rose ?
Non, loin de là. Certes, nous avons des champions, de plus en plus de licenciés, des structures, mais c’est loin d’être facile tous les jours. Plus que jamais, il faut prendre son bâton de pèlerin pour avoir le soutien des institutions et des nances. Les temps, on le sait, sont durs. Et puis pour nous développer, nous manquons cruellement d’encadrants. Mais pour pallier ce réel problème, il faut des volontaires, mais aussi pouvoir les former. Et pour obtenir la venue de formateurs, il faut, là encore, des subventions.
Quels sont vos objectifs de progression ?
Ils se situent au niveau de deux structures. D’un côté, l’académie du sport qui est en voie de développement et où notre travail porte sur les enfants scolarisés et la détention. De l’autre, l’extension du pôle France sur Lifou qui permet de détecter et former les jeunes des îles. Cinq à six jeunes ont d’ailleurs déjà été repérés. Ce sont les espoirs des prochains Jeux du Pacifique.
Les médailles récoltées en Europe
Les Calédoniens ont brillé aux championnats d’Europe d’athlétisme handisport, à Berlin, en rapportant 16 médailles à l’équipe de France : huit en or, six en argent et deux en bronze. Incontestablement, Pierre Fairbank a dominé la compétition en terminant meilleur athlète avec pas moins de quatre médailles d’or au 100, 200, 400 et 800 m fauteuil. Nicolas Brignone a raflé quatre médailles d’argent sur les mêmes distances. Dans les autres disciplines, Rose Vendégou a battu un record d’Europe au poids, Marcelin Walico et Thierry Cibone rapportent à la France aussi de l’or, au javelot. Ce dernier empoche par ailleurs une médaille d’argent au poids tout comme Sylvain Bova, avec son guide Germain Haewegene, au 200 m non voyant. Rose Welepa décroche ses premières médailles européennes en s’adjugeant le bronze au disque F12 et au javelot. Enfin, Tony Falelavaki, de Wallis-et-Futuna et rattaché au pôle France de Nouméa, remporte une médaille d’or au javelot.
C.S
