Dengue, chik et Zika : risques majeurs

Au marché de Nouméa, dans les écoles, les centres médico-sociaux, les maisons de quartier ou encore devant les supermarchés, pendant une semaine, l’Agence sanitaire et sociale mène sa traditionnelle campagne de communication contre les arboviroses. L’occasion de faire un point sur la situation et rappeler les bons gestes.

Comme chaque année, la Direction des a aires sanitaires et sociales du gouvernement propose de nombreux rendez-vous dans le but d’informer le public sur les arboviroses. Même si le sujet est connu, les autorités sanitaires font une piqûre de rappel car, « il est à craindre une reprise épidémique dès le retour de la saison chaude si les foyers actuels ne sont pas détruits », prévient l’agence, même si l’année a été moins lourde de conséquences que 2017. Pour rappel, si en 2018, les autorités ont enregistré 1 892 cas de dengue, l’arbovirose la plus menaçante en Calédonie, dont 184 hospitalisations et 2 décès, l’année précédente onze personnes avaient trouvé la mort à cause de la dengue, 4 486 cas avaient été concernés, dont 595 nécessitant une hospitalisation. Selon les services de la Dass, le contexte épidémiologique montre une diminution du nombre de cas de dengue, le sérotype 2 devenant majoritaire sur le territoire.

Lutter contre les arboviroses

La stratégie de lutte s’articule autour de trois objectifs. Le premier, le plus important, est la sensibilisation de la population à la destruction des gîtes larvaires, l’utilisation de moyens de protection individuelle et la consultation d’un médecin en cas de symptômes. Le deuxième objectif consiste au dépistage et la déclaration de tous les cas (biologiques ou cliniques) le plus rapidement possible afin de réaliser des actions de lutte contre les insectes adultes potentiellement infectés et les gîtes larvaires. Des épandages d’insecticides sont ainsi réalisés aux abords du domicile des patients a n de détruire tous les moustiques adultes. Le dernier objectif consiste à rechercher de nouveaux moyens de lutte alternatifs aux épandages comme la Wolbachia, cette bactérie qui, introduite dans le moustique, bloque la transmission des arboviroses. Des moustiques infectés seront relâchés dans Nouméa dans quelques mois avec pour objectif d’éradiquer la dengue en ville.

À ce titre, sachez que le service de la proximité et de la prévention aux côtés du World Mosquito Program (WMP), l’organisme international qui développe le projet Wolbachia dans la capitale, s’engage toute la semaine dans différents sites pour inciter les Nouméens à rester vigilants.

Une semaine de sensibilisation

Jusqu’à dimanche, les autorités déploient la semaine des arboviroses. Des actions ont été organisées auprès des scolaires de CP et CM2 de la province Sud. L’ensemble des centres médico- sociaux (CMS), unités provinciales d’action sanitaire et sociale (Upass) et foyers de la province Sud relayera également la semaine contre les arboviroses. Des répulsifs, affiches et flyers y seront notamment mis à la disposition. Des stands d’information et des actions de sensibilisation sont mis en place en divers endroits (marchés, supérettes, maisons de quartier, médiathèques, mairies…) à Nouméa, Dumbéa, Mont-Dore, Bourail, La Foa, Moindou, Farino, Sarraméa et Boulouparis.

Enfin, un dépliant pédagogique sur les arboviroses et un sac- poubelle rouge biodégradable, destiné à recevoir les déchets pouvant constituer des gîtes larvaires, ont été distribués dans l’édition du Gratuit Nord. Des affiches sont également visibles dans les mairies.


Le 1er vaccin contre la dengue bientôt commercialisé en outre-mer ?

Selon un article d’Outremers360.com, l’Agence européenne du médicament aurait autorisé la commercialisation du premier vaccin contre la dengue du groupe Sano , le Dengvaxia, dont nous vous avions parlé dans nos colonnes il y a un an. Cette autorisation inclut dorénavant les territoires d’outre-mer. Le vaccin devrait être commercialisé en Europe et en outre-mer avant la n de l’année, a annoncé Sano dans un communiqué. Toujours selon le fabricant de médicaments, le Comité des médicaments à usage humain l’a recommandé aux personnes âgées « de 9 à 45 ans ayant déjà été infectées par le virus et vivant dans des zones d’endémie ». Cette mesure devrait concerner les Antilles, la Polynésie française, La Réunion ou encore en Nouvelle-Calédonie si les autorités sanitaires locales donnent leur accord. Ces dernières avaient indiqué l’an passé qu’elles préféraient attendre la n de l’épidémie et, se référant aux recommandations de l’OMS, avancent qu’il n’y a pas lieu d’utiliser le vaccin tant que la moitié voire 70 % de la population ne sont pas touchés par la dengue.

Depuis 2015, le Dengvaxia est autorisé dans une vingtaine de pays comme le Mexique, le Brésil ou encore, les Philippines. Mais le vaccin est, aux Philippines, accusé d’avoir provoqué le décès de dizaines d’enfants et représente un échec commercial retentissant pour le groupe, selon plusieurs médias. Sanofi a néanmoins démenti le lien entre les décès et l’administration du vaccin.

C.S