Date du référendum et unité au centre des débats indépendantistes

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Pendant que l’Union calédonienne tenait son comité directeur, samedi, à Houaïlou, l’Union nationale pour l’indépendance était en séminaire à Koné. Les deux composantes ont débattu sur la troisième consultation et sur l’unité au sein du FLNKS. Des discussions similaires ont alimenté l’assemblée générale du Mouvement nationaliste pour la souveraineté de Kanaky.

Les responsables de l’Union calédonienne ont dressé le bilan de Paris et tiré les conclusions de cette semaine de dialogue sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Les débats ont porté, en premier lieu, sur la date du troisième référendum et, sur ce point, le président du parti, Daniel Goa, a été très clair. Dans son discours d’ouverture, il a indiqué que la date du 12 décembre a été décidée « unilatéralement par le gouvernement français (…) Un choix qui l’arrange, notamment pour les prochaines échéances électorales » répondant ainsi, selon lui, favorablement aux partisans du « non ».

Daniel Goa a jugé « dommage de ne pas avoir été entendu (…), car le dialogue qui s’est ouvert à Paris et les discussions très franches qui s’ensuivirent laissaient augurer une vraie place pour imaginer tous ensemble d’autres voies, construire d’autres horizons et une véritable coopération pour préparer notre futur ».

De son avis, les indépendantistes « gagneront cette dernière consultation avec tous les Calédoniens dont la vie est ici, mais aussi parce que nous avons parié sur l’intelligence et sur notre capacité de convaincre ».

Il a ensuite été question du corps électoral provincial. L’UC est opposée à toute modification, c’est « un acquis fondamental (…), nous ne perdons pas de vue que c’est le périmètre du peuple calédonien qui est menacé ».

Pour faire suite à ce comité directeur, l’UC a publié un certain nombre de résolutions résumant ses positions. Elle réclame aussi l’organisation d’un congrès du FLNKS intégrant les nationalistes, progressistes et toutes les forces vives « afin de se remettre en ordre de bataille pour la victoire du oui lors de la prochaine et ultime consultation de l’Accord de Nouméa ». Le soutien à la candidature de Roch Wamytan à la présidence du Congrès a été réaffirmé et l’Union calédonienne s’engage aussi à installer un président indépendantiste à la tête du 17e gouvernement.

L’appel à l’unité de l’UNI

Les différentes composantes de l’UNI étaient, pour leur part, à Koné pour faire un point sur la présence de l’UC à Paris. Les tensions avec les différentes composantes du FLNKS sont bien palpables. Une situation préoccupante à quelques mois du troisième référendum. Mais pour Louis Mapou, le président du groupe au Congrès, la solution passera, a-t-il dit au micro de NC La 1ère, « comme traditionnellement dans les familles : il y a des chemins coutumiers qu’il faut reprendre pour voir dans quelles mesures, on reprend le travail ensemble ».

Si l’UNI tient plus que tout à conserver l’unité au sein du FLNKS et lance un appel aux autres partis indépendantistes sur la troisième consultation et le prochain Comité des signataires, le parti ne change pas d’un degré son cap.

« S’agissant des bilatérales, nous avons dit à l’État que dans les conditions qui sont évoquées aujourd’hui par le ministre des Outre-mer, après qu’il a pris une décision unilatérale de faire le référendum en fin d’année, l’objet pour lequel nous souhaitions y aller, n’est plus d’actualité », a souligné Louis Mapou. Les militants ont profité de cette réunion de Koné pour élaborer les prémices d’une stratégie de campagne, travailler sur les relations que le nouvel État entretiendrait avec la France ou encore parler des grandes orientations constitutionnelles.

Le MNSK aussi

Ce samedi s’est aussi tenue l’assemblée générale élargie du MNSK. Les échanges ont porté sur la division entre les principales composantes du FLNKS. Le 17e gouvernement n’étant toujours pas en place et le voyage de la délégation de l’Union calédonienne à Paris, contre l’avis de la convention du FLNKS, montrent à l’évidence que la représentation du mouvement indépendantiste est devenue complètement troublée et incohérente, précise le MNSK. Il refuse aussi en bloc la décision du gouvernement de fixer « unilatéralement » la date du troisième référendum au 12 décembre prochain.

Les militants ont concédé qu’il sera difficile pour les indépendantistes de préparer au mieux ce référendum « dans un délai aussi contraint de six mois ». Le MNSK avait demandé aux élus du Congrès, convoqués ce mercredi, de ne pas entériner la date du référendum ou du prochain Comité des signataires, prévu normalement en juillet…

D.P.