Darmanin et Carenco : une visite officielle préparée pour « fin novembre début décembre »

Richard BOUHET / AFP

Alors que les discussions politiques s’ouvrent à Paris avec les Calédoniens, dans le cadre des bilatérales jeudi 27 octobre et de la Convention des partenaires vendredi 28, comment l’État se positionne t-il par rapport aux indépendantistes, absents des rendez-vous ? Comment les raccrocher aux discussions ? Des éléments de réponse commencent à émerger. 

Une visite officielle est évoquée par le cabinet du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. Elle pourrait intervenir à la fin du mois de novembre ou début décembre.

Elle permettrait de faire le point avec toutes les parties prenantes, politiques et de la société civile, les groupes de travail initiés à la Convention des partenaires ou encore le groupe de réflexion « réconciliation et mémoire » constitué à Nouméa par le haut-commissaire avec les sages, des historiens, des scientifiques. L’occasion aussi de se pencher plus encore sur les thématiques de la Convention.

Pour le gouvernement, ce sera aussi un moyen de poursuivre le dialogue avec les indépendantistes. Le cabinet de Jean-François Carenco assure que celui-ci n’est pas rompu, malgré ce geste « pas anodin » « de ne pas vouloir être vu à cette étape ». Il est dit que le ministre délégué discute « en permanence » avec tout le monde, et notamment les absents comme le président de la province Nord ou du gouvernement local.

Il est rappelé que la période de discussion entre les accords de Matignon et l’Accord de Nouméa avait aussi été compliquée. « C’est naturel qu’il y ait des hésitations » nous dit-on. L’idée est donc de laisser « des pistes d’ouverture ». « On leur permettra de remonter à bord à Nouméa dans le cadre des groupes de travail » assure t-on à Beauvau. Ils pourront d’ailleurs compléter les thématiques identifiées.

Pour Matignon, c’est « une évidence » que les discussions ne peuvent aboutir et progresser sans eux, mais il est aussi « de la responsabilité de l’État d’avancer et de donner ce signal à l’ensemble des partenaires ». « L’échec aurait été de ne pas engager les discussions et d’enfermer les Calédoniens dans une impasse ».

D’autant que quelques contraintes calendaire et autres urgences se profilent : les provinciales de 2024, la situation de la filière nickel, l’économie, la situation budgétaire du gouvernement. Tous ces points rendent d’autant plus légitimes le lancement des discussions du point de vue de l’État.

Chloé Maingourd 

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