Dans Tamioc, ils se livrent au micro de Louis Tauru

Louis Tauru a notamment reçu David Le Roy dans son studio, un des auteurs du célèbre tube de 2001 Daddy DJ. La rencontre qui l’a le plus marquée. « J’ai encore des frissons rien qu’à en parler. Tous ceux qui ont écouté ce podcast ont dit que c’était le meilleur. »

Un entretien dans l’intimité de l’invité. C’est ce que propose Louis Tauru avec son podcast Tamioc depuis le mois de février. Huit personnalités calédoniennes se sont assises dans son studio depuis. Le maître-mot des discussions : l’authenticité.

L’intervieweur garde tout de ses échanges avec ses invités. Le podcast peut durer une heure, comme deux et demie. Peu importe. Louis Tauru n’enlève rien. Pour conserver la justesse et la sincérité de la conversation. « On ne calibre pas la longueur, je laisse l’enregistrement en entier pour conserver l’authenticité des personnes. » Tamioc, podcast du Pacifique, a été lancé fin février. Une rencontre filmée diffusée sur YouTube et encapsulée pour les réseaux sociaux, TikTok, Instagram, Facebook. De courtes vidéos des meilleurs moments d’à peine une minute qui cumulent plus de 800 000 vues.

Passionné d’informatique et de digital « depuis toujours », Louis Tauru n’en est pas à son coup d’essai. Il avait déjà animé, dans les années 2018-2020, un vlog, comprendre un blog vidéo. « Je me filmais partout, je racontais un peu ma vie, c’était comme mon petit journal, cela pouvait être à la salle de sport, en week-end sur un îlot… »

À l’époque, le format n’est pas très répandu en Nouvelle-Calédonie. « Je regardais beau- coup de youtubeurs américains qui le faisaient et je trouvais ça super, je ne comprenais pas pourquoi personne ne s’en était emparé ici. » Quelque 70 vidéos plus tard, l’homme aux quelque 1 000 abonnés arrête. Les projets professionnels se bousculent, il devient papa, « le temps me manquait ». Cette année, « le petit a grandi » et, désormais chef de projet dans le milieu du numérique, Louis Tauru a une « situation professionnelle plus stable ».

« ÉCOUTER DES AMIS »

L’ancien gérant d’agence de communication spécialisée dans la création de site internet ressort un dossier qui mûrit depuis presque deux ans. Ça tombe bien, il dispose désormais d’un studio d’enregistrement chez lui. Le démarrage patine un peu. « J’avais du mal à lancer le projet. » Louis Tauru fait appel à un ami. Quentin Joubert, alias Kingtäz, qui devient coproducteur et l’aide pour la programmation. Il sera aussi le premier à venir s’asseoir en face de lui pour parler enfance, parcours, études, passion… Confidence pour confidence, en mode séance chez le psychothérapeute mais avec plus d’humour.

Dans le studio, une table, deux micros, des caméras et deux chaises. Les invités se suivent. Kuby, Christopher Hnautra (Kito), Marielle Karabeu, Simanë Wenethem, David Le Roy, Astro, Emmanuelle Darman. Huit épisodes. Louis Tauru table sur une vingtaine. D’abord, des personnalités, pour faire connaître le podcast. « Après, cela pourra être n’importe qui, il faut juste être quelqu’un qui a quelque chose à partager. »

UN CONCEPT VOYAGEUR

L’émission est peu préparée. Louis Tauru, curieux, privilégie la découverte. « Je me renseigne un tout petit peu, des fois seulement trois heures avant. J’essaie juste de faire une introduction correcte pour dire l’essentiel, c’est la seule chose que j’écris. » L’erreur n’est pas permise, il n’y a qu’un seul enregistrement. « On a rajouté un bip une fois sur une vidéo, mais ce n’est jamais allé plus loin et je ne coupe pas le passage. » Le plus important, pour lui, est la « proximité ». « C’est comme parler avec des amis ou les écouter, c’est l’ambiance que je veux créer. » L’invité peut prendre son temps. Les auditeurs peuvent l’écouter en entier, mais la plupart découvrent Tamioc sur TikTok, le réseau qui fonctionne le mieux.

Un travail prenant que Louis Tauru réalise sur son temps libre. « C’est vraiment par plaisir, j’ai toujours fonctionné comme ça. » Les retours sont bons, assure-t-il. « Je suis assez surpris. J’ai l’impression que les gens adhèrent. Des personnes de radio et de médias m’ont appelé pour me féliciter. Les gens me disent de ne rien lâcher. » Il n’en a pas l’intention. Il y a beaucoup d’histoires à raconter. « J’ai l’impression que dans le Pacifique, on a plein de pépites, mais que rien n’est fait pour les mettre en valeur. »

Également passionné de compétition de jeu vidéo (il préside l’association de jeux vidéo Esport New Caledonia), Louis Tauru veut mettre en avant des profils de différents horizons. « Par exemple, si j’ai l’occasion d’aller à Tahiti, je ferais des podcasts. Le concept va voyager avec moi. » Le format évoluera sans doute. Plus court, avec plusieurs invités pour un débat autour d’un sujet d’actualité et, pourquoi pas, un autre présentateur ? Louis Tauru ne s’interdit rien. Il se projette déjà sur la saison 2.

Anne-Claire Pophillat

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