CPME-NC : un livre blanc pour les entreprises

En vue des élections provinciales, la Confédération des petites et moyennes entreprises de Nouvelle-Calédonie a travaillé sur un livre blanc afin de proposer des réformes pour la prochaine mandature.

Le livre blanc donne d’emblée le ton. « On considère le chef d’entreprise comme un homme à abattre ou une vache à traire. Peu voient en lui le cheval qui tire le char. » Cette citation de Winston Churchill ouvre le document de travail que le mouvement patronal a diffusé et en particulier auprès des partis politiques qui vont se disputer les sièges dans les assemblées de province ainsi que les places au sein du Congrès, la première institution du territoire. Un double enjeu qui leur permettra de se placer au mieux et récupérer les leviers économiques et législatifs.

La CPME-NC a regroupé ses propositions sous différentes rubriques en fonction des thématiques et des acteurs. Pour les institutions, la première proposition est de revoir la répartition des compétences, qui pose problème et pas seulement aux entreprises. De nombreuses personnalités politiques reconnaissent d’ailleurs le problème posé par l’éclatement des compétences. Reste qu’une telle réforme conduirait très certainement à un affaiblissement des provinces.

La confédération met également sur la table un sujet qui est l’objet de critiques constantes venant de tous : le manque d’indicateurs récents et incontestables sur l’activité économique de la Nouvelle- Calédonie. Une carence incombant aux élus qui, chaque année, sous-dotent l’Institut de la statistique et des études économiques, un établissement public de la Nouvelle- Calédonie. Ce manque d’informations n’est pas uniquement problématique pour la définition des politiques publiques, il l’est également pour leur évaluation. Pour faire simple, on a actuellement aucune idée de l’efficacité d’un grand nombre de politiques publiques mises en place faute de définir des indicateurs ou plus simplement un suivi de ces politiques.

Consultable sur internet

Concernant les établissements publics, il est proposé de réformer les Chambres consulaires afin de les rendre plus efficaces et surtout davantage au service des entreprises. Il est même question de fusionner les chambres afin de réaliser des économies. Pour mémoire, les budgets des trois Chambres consulaires, qui ont des fonctionnements très différents, représentent environ 7,4 milliards de francs. De manière générale, les représentants des petites et moyennes entreprises encouragent une diminution des dépenses de fonctionnement afin de réduire les prélèvements obligatoires ainsi qu’une plus grande transparence de la vie publique au travers de la publication des projets de texte en cours et de la diffusion des comptes rendus des commissions, par exemple.

Sur l’emploi et la formation, il est proposé d’aligner le salaire minimum agricole sur le SMG, d’augmenter les bas salaires en réduisant les charges patronales ou encore de renforcer les outils pour la formation professionnelle des travailleurs indépendants. Toujours sur ce volet, la CPME-NC demande la modernisation du Code du travail afin de l’adapter « aux besoins des entreprises et des salariés » et, avant tout, la reprise des travaux sur les accords de compétitivité.

Sur le plan fiscal, le syndicat patronal suggère de créer une zone franche sur la zone VKP afin de favoriser le rééquilibrage économique entre les provinces. La CPME-NC avance également l’idée d’exonérer d’impôts sur les bénéfices les entreprises qui se créent pendant trois ans pour encourager l’entrepreneuriat. Le livre blanc compte bien d’autres mesures qui peuvent être consultées sur le site internet de la CPME-NC (www.cpme.nc). Le document est consultable dans son intégralité.

M.D.