Covid-19 : des réponses à vos questions

De nombreuses questions nous sont posées chaque semaine sur le coronavirus. Voici quelques éléments de réponse sur les tests, l’immunité, les bons gestes durant les courses…

  • Comment se déroulent les tests ?

Actuellement, c’est la méthode dite PCR ou amplification génique qui est utilisée en Métropole comme en Nouvelle-Calédonie. Le test consiste à prélever des sécrétions au fond du nez ou de la gorge à l’aide d’un grand coton-tige, puis d’y rechercher des traces d’acide nucléique (ARN) du virus. Le résultat est connu en cinq heures environ. Lors de sa dernière intervention, le Premier ministre, Édouard Philippe, a évoqué l’arrivée de tests de sérologie. Alors que le test PCR sert à savoir si le virus est présent dans l’organisme ou non, ici, le but est de détecter dans le sang les anticorps pour déterminer si un individu a été en contact avec le virus. On saurait alors qui est immunisé et qui est encore vulnérable. Cela serait particulièrement utile pour la levée du confinement.

  • Sont-ils fiables ?

Oui, mais pas à 100 %. C’est le décès d’une adolescente de 16 ans, en France, qui a rappelé cette terrible vérité. Testée négative deux fois, ce n’est qu’au troisième test, alors qu’elle était déjà dans un état grave, que la présence du coronavirus a été avérée. L’hypothèse la plus probable quant à cette défaillance serait la zone de prélèvement. Plus la prise serait profonde dans le nez ou la gorge, plus l’échantillon serait fiable. Il peut aussi y avoir des faux négatifs pour les personnes qui ne présentent pas encore de symptômes.

  • Peut-on attraper le virus deux fois ?

C’est l’une des grandes questions encore sans réponse. Quelques cas de personnes qui auraient attrapé le coronavirus une deuxième fois ont été rapportés en Asie, mais la validité des diagnostics est mise en doute dans le milieu scientifique. En théorie, un patient qui a réussi à combattre le virus a développé une réponse immunitaire.

  • Faut-il se raser la barbe ?

C’est l’urgentiste Patrick Pelloux qui a émis ce conseil la semaine dernière. Il répondait alors à un téléspectateur sur le plateau de BFMTV. « Le virus peut tenir plusieurs heures sur une barbe ou une moustache », affirmait alors le président de l’Association des médecins urgentistes de France. S’il parlait surtout du personnel médical, l’affirmation n’a pas du tout fait l’unanimité dans les milieux spécialisés. « C’est un petit peu excessif », expliquait de son côté le docteur Bruno Grandbastien, président de la Société française d’hygiène hospitalière, à L’Obs. Selon lui, il n’y a pas de raison de s’inquiéter si les gestes barrières et les règles d’hygiène sont respectés. Mais le docteur reconnaît que la barbe et la moustache posent un autre problème : celui de l’efficacité du port des masques FFP2. La barbe empêche en effet une bonne adhésion des masques au visage et ce sont les seuls à offrir une réelle protection au contact des patients atteintes du Covid-19.

  • La cigarette a-t-elle une incidence ?

Selon le Comité national contre le tabagisme, les fumeurs présentent un risque majoré de contracter le coronavirus et de développer une forme grave de la maladie. Le comité rappelle notamment que fumer altère les défenses immunitaires et les capacités pulmonaires. Selon une étude menée sur des malades du coronavirus en Chine et publiée dans The New England Journal of Medicine, le risque d’être placé en réanimation et de décéder passerait de 5 % à 12 % pour les fumeurs par rapport aux non-fumeurs. Malgré tout, en Métropole, les fumeurs ne sont pas sur la liste des personnes les plus à risque, dressée par le Haut Conseil de la santé publique. Une liste présentée comme non exhaustive et qui peut encore évoluer avec le temps. Quoi qu’il en soit, il est toujours mieux d’arrêter ! Mais la période de confinement n’est sans doute pas la plus facile pour prendre cette décision.

  • Le virus peut-il se retrouver sur les courses ?

Sur le site covid19.nc, le gouvernement explique qu’« au vu des données disponibles sur la survie des coronavirus dans le milieu extérieur (quelques heures sur des surfaces inertes sèches), le risque d’être infecté par le coronavirus en touchant un objet dans une zone à risque, puis en portant sa main au visage (yeux, nez, bouche) est possible. » Dès lors, il est important d’être vigilant. L’Agence nationale de la sécurité sanitaire conseille d’entreposer ses courses deux ou trois heures sans les toucher après les avoir rapportées à domicile sauf lorsqu’il s’agit de produits à ranger au réfrigérateur. Jetez également les emballages superflus. Pour les légumes, un bon passage sous l’eau est recommandé. Et puis, le plus important, se laver les mains avant et après.

  • Quels gestes adopter en rentrant à la maison ?

Pour certains d’entre nous, le travail continue. Mais il ne faut pas pour autant oublier les bonnes pratiques quand on rentre. Il faut bien respecter la distance d’un mètre avec sa famille, le temps d’enlever ses chaussures, de les laisser à l’extérieur, de laisser sacs et clefs à l’entrée, de se laver les mains, se doucher et de bien désinfecter les objets rapportés de l’extérieur (téléphone, lunettes, clefs…).

  • Que valent les remèdes alternatifs ?

Boire un liquide très chaud, prendre de l’eau bouillie avec de l’ail, prendre un bain chaud, manger du fenouil, prendre des huiles essentielles… Les remèdes supposés miracles fleurissent sur les réseaux sociaux. Même s’ils ne font pas de mal, il ne constituent pas pour autant un remède au coronavirus. Pire, certaines de ces solutions amènent à prendre de grands risques. Selon Le Point, en Iran, plus de 210 personnes sont mortes d’intoxication au méthanol après avoir lu que l’alcool pouvait protéger du Covid-19… Si vous avez le moindre doute, le mieux est toujours de demander conseil à votre médecin.

  • Que faire en cas de symptômes ?

Fièvre, toux, difficultés à respirer… Voici les symptômes les plus fréquents pour un malade du Covid-19. Si vous présentez ces symptômes, il vous est demandé de contacter votre médecin traitant ou d’appeler le 15. Vous ne devez pas vous rendre aux urgences. Une personne vous orientera alors vers le service compétent pour une prise en charge adaptée.

A.B.

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