COP21: La Calédonie se mobilise… un peu

La société civile calédonienne a profité de la mobilisation en marge de la COP21 pour donner de la voix et réclamer des actions pour empêcher l’élévation du niveau des océans. Le collectif Coordi-line a organisé un grand rendez-vous dimanche alors que la jeunesse se mobilisait à l’occasion de la Conference of Youth, du 26 au 28 novembre, à l’université.

Les questions climatiques dépassent largement le simple cadre institutionnel et ces derniers jours montrent bien qu’elles sont au cœur des préoccupations d’une grande partie des habitants de la planète. La veille du lancement de la Conférence des parties sur le climat, les Calédoniens, à l’instar d’autres peuples du monde entier, se sont réunis pour donner de la voix et afficher leur détermination à faire bouger les choses. Une volonté qui est néanmoins relativement peu partagée.

La COY de Nouméa, ou Conférence de la jeunesse, est d’ailleurs née un peu par hasard. C’est une stagiaire venue de Paris il y a cinq mois, constatant qu’elle n’était pas relayée ici, qui s’est décidée à lancer le mouvement. L’idée est simple, elle vise à rassembler des jeunes avant la Conférence des parties. La COY, qui en est à sa onzième édition, est un espace de dialogue et un porte-voix pour faire passer le message aux négociateurs de la COP de leur volonté d’une société plus durable.

Soutenir les initiatives

« L’association Caledoclean nous a permis de mettre en place l’événement, souligne Isabelle Lapacas, responsable de la communication de la COY de Nouméa. Nous avions besoin d’une structure administrative et Caledoclean est à l’initiative d’un jeune, c’est d’ailleurs la seule association environnementale à avoir été créée par un jeune. »

Pour les Calédoniens, au-delà de porter un message, c’est aussi l’occasion de réfléchir sur un certain nombre de questions et notamment les difficultés des jeunes à prendre des initiatives, alors que dans les pays voisins, certains arrivent à mettre en place leur projet sans recourir à des moyens démesurés. C’est dans cette optique que les organisateurs de la COY ont proposé des ateliers autour de porteurs de projets calédoniens. Comme le précise Isabelle Lapacas, toute la difficulté a été de trouver ces porteurs de projets. C’est des principaux freins identifiés par les jeunes : le manque d’initiative. Trois ont été recensés, le premier sur la récupération d’eau à usage domestique, le deuxième sur le conseil stratégique auprès d’entreprises, entre autres des questions de labels, et le dernier autour des produits biologiques.

Les jeunes Calédoniens auraient-ils donc moins d’idées que leurs voisins, à commencer par les Vanuatais et Néo-Zélandais qui étaient présents ? Probablement pas, mais comme l’ont souligné les différents diagnostics, la jeunesse souffre de ne pas être écoutée, de ne pas suffisamment être prise en considération. Plusieurs assemblées de jeunes viennent d’être mises en place, comme au Congrès, reste à voir s’il en sort réellement quelque chose de concret. Une attente particulièrement importante pour les jeunes qui, contrairement à beaucoup de leurs aînés, accordent une importance particulière à l’environnement.

Positif plutôt que catastrophiste

Les associations de protection de l‘environnement, largement engagées dans le soutien à la COP21, notamment avec la création de deux collectifs, organisaient dimanche à l’Anse-Vata, un grand rassemblement et diverses animations. Une centaine de personnes ont répondu à l’appel, ce qui est relativement peu.

Pas de quoi décourager les membres du collectif calédonien climat qui voient dans cette mobilisation, le début d’un mouvement toujours porteur du même message mais autrement que de manière catastrophiste. Au même titre que les jeunes de la COY, les militants opposés au réchauffement climatique qui ne sont pas forcément des intégristes de l’écologie, veulent désormais du concret. Et ils savent qu’ils doivent surtout compter sur eux-mêmes pour en avoir.

M.D.