Les Femmes en colère manifesteront vendredi 22 septembre à 10 heures devant le Congrès, en réaction à l’agression sexuelle dénoncée par une hôtesse d’Aircalin, qui désigne l’élu Jean Creugnet. Pour le collectif, le pays a besoin de toute urgence d’une politique « volontariste ».
Une semaine après l’annonce de l’agression d’une hôtesse d’Aircalin, Valentine Holle ne décolère pas. « Ça suffit de prendre les femmes pour des objets ! Nous ne sommes pas des choses à disposition juste pour le plaisir des hommes. Il faut que ça s’arrête ! » Pour la représentante du collectif Femmes en colère, au-delà du comportement dénoncé par la victime, les faits soulèvent de nombreuses questions. « On a l’impression que certains sont au-dessus des lois. Un élu qui rentre complètement saoul dans l’avion, on l’accepte. Quelqu’un d’autre, on le refuse. Comment est-ce possible ? »
Puisque le devoir implicite d’exemplarité ne suffit pas toujours, Valentine Holle propose de l’explicite. « Chaque élu devrait signer une convention qui l’engage à ne pas s’alcooliser de cette façon. »
UNE LOI POUR FAIRE RECULER LES AGRESSEURS
Plusieurs responsables politiques ont pris la parole ces derniers jours pour s’insurger contre l’agression (lire par ailleurs). Mais les Femmes en colère ont toujours la désagréable sensation de « crier dans le désert ». Dans une lettre ouverte, elles interpellent l’État et les élus de Nouvelle-Calédonie. « Ne vous cachez plus derrière vos discours, les mots ne suffisent plus pour calmer notre colère devant les énièmes agressions physiques et morales que subissent les femmes dans la plus grande indifférence », dit le texte cosigné par Valentine Holle et Françoise Caillard, qui ont été reçues au haut-commissariat de la République lundi matin.
Les deux figures du collectif réclament un « débat pays » sur la question des violences faites aux femmes, qui doit aboutir à « une loi-cadre visant à réduire de façon multisectorielle les inégalités hommes-femmes, sources de domination et donc de violence », la loi sur l’égalité professionnelle réelle, votée le 4 mai au Congrès, étant jugée insuffisante. En attendant, le collectif manifestera devant le Congrès vendredi 22 septembre à 10 heures, et a bon espoir d’y être reçu.
« Ces faits gravissimes, s’ils sont avérés, doivent être poursuivis et sanctionnés avec la plus grande fermeté », a déclaré la présidente de la province Sud, Sonia Backes, qui « demande à Jean Creugnet, dans l’attente que toute la lumière soit faite sur cette regrettable affaire, de se mettre en retrait de toutes ses responsabilités politiques et institutionnelles ».
« Les femmes ne sont pas des objets et les élus ne sauraient être au-dessus des lois », a écrit Générations NC. Le parti mené par Nicolas Metzdorf et Nina Julié estime que l’agression « met une fois de plus en lumière la réalité alarmante des violences faites aux femmes en Nouvelle-Calédonie ».
♦ L’UC réagit
Dans un communiqué, l’UC indique que « sa commission exécutive élargie ne tolère aucun comportement public déviant des élus et personnalités en responsabilité et prendre en conséquence les mesures nécessaires ».
Gilles Caprais