Construire autrement entre en campagne

Joël Kasarhérou, président de Construire autrement, a déclaré sa candidature mardi 17 mai. Michèle Homboé, qui figurait sur sa liste aux élections provinciales, défendra dans la seconde circonscription les valeurs du mouvement, « moralisation de la vie politique » et « révolution énergétique » en tête.

« Nous avons de l’ambition pour nos idées plus que pour nous-mêmes. » Joël Kasarhérou ne jouera pas aux pronostics sur ses chances de victoire. Candidat dans la première circonscription, patron d’un bureau d’études le reste du temps, il voit avant tout la campagne comme une occasion de défendre les idées de Construire autrement.

Ni loyaliste ni indépendantiste, l’argumentaire ressemble à un véritable programme pour les élections provinciales, où l’écologie figure en bonne place.

« On subit les lobbies »

Construire autrement ne veut pas une transition énergétique associée à de la « procrastination », mais une « révolution » qui bannirait le charbon et le fioul des centrales électriques d’ici 2030. Sur le principe du pollueur-payeur, une « taxe carbone » alimenterait un fonds pour une redistribution à la population « de manière universelle ». Il est aussi question d’une « remise en cause » des exonérations fiscales des métallurgistes, qui « n’ont pas tenu leurs engagements de production ». Sacré chantier. « Si tout est bloqué au niveau énergétique, c’est parce que l’on subit les lobbies, il faut le dire », lance Joël Kasarhérou.

« Manque d’exemplarité »

« Il faut mettre au point quelques règles élémentaires concernant les élus », comme « travailler pour l’intérêt général » et « toujours agir en parfaite impartialité », renchérit Michèle Homboé, candidate dans la seconde circonscription. Convaincue que le « manque d’exemplarité et de transparence » explique la montée de l’abstention, elle défend l’idée d’une décorrélation entre nombre d’élus et financement des partis politiques, puisque le dispositif actuel « pénalise » les petits partis et le débat démocratique et ne suffit pas à empêcher les « abus ».

Et si ces idées venaient à convaincre une majorité d’électeurs, comment un député Construire autrement voterait-il à l’Assemblée nationale ? Quel groupe soutiendrait-il ? « On n’est pas obligé de s’accrocher à un gros parti et d’avaler des couleuvres », répond Joël Kasharérou.

 

Gilles Caprais (© G.C.)