Le double champion du monde a dirigé un entraînement, mercredi 13 décembre, à Dumbéa. La ligue compte sur ce genre d’événement pour développer la pratique du Touch, la version quasi sans contact du rugby.
Pas de règles maison, ce soir, à Dumbéa. Colin Slade est venu enseigner le Touch tel qu’il est pratiqué en compétition internationale. Chez lui, en Nouvelle-Zélande, cette version non violente du rugby est une institution : elle est considérée comme une excellente préparation au rugby à XV, discipline où il est aussi important d’éviter que de provoquer le contact.
Jeunes et moins jeunes, garçons et filles, une cinquantaine de personnes écoutent les consignes du champion du monde 2011 et 2015, qui prend le sifflet pour diriger le premier match. Mais l’arbitrage n’étant pas sa spécialité, et l’anglais n’étant pas celle des joueurs calédoniens, il finit par rejoindre l’une des deux équipes, immédiatement boostée par son aisance technique. « C’est plus facile d’expliquer les gestes en les montrant… Et puis jouer au rugby, ça me manque beaucoup », explique celui qui a mis un terme à sa carrière l’année dernière, à l’âge de 35 ans, après la blessure de trop.
Son nouveau métier de conseiller financier ne lui laisse que peu de temps, qu’il met à profit pour entraîner les buteurs d’une équipe scolaire de Christchurch. Passionné de touch rugby, il saute sur chaque occasion de jouer. « J’adore diriger les entraînements et j’avais en face de moi plein de gens très motivés, donc j’ai passé un très bon moment. J’ai essayé de leur expliquer les mécanismes du jeu et de leur donner quelques stratégies pour déstabiliser les défenses. »
UN BALLON, DEUX LIGNES ET C’EST TOUT
Si Marc Barré a réussi à faire venir Colin Slade en Nouvelle-Calédonie, c’est grâce à ses liens avec la Section paloise où le Néo-Zélandais a évolué de 2015 à 2020. « Je l’avais rencontré en Métropole. On avait parlé de sa fin de carrière et du Touch, et puis on est resté en contact », explique le secrétaire général de la Ligue de rugby de Nouvelle-Calédonie, convaincu que ce genre d’événement contribuera à faire décoller le touch rugby.
« C’est une pratique présente sur le territoire depuis une quinzaine d’années, mais qui ne s’est pas encore structurée autour des règles des tournois internationaux », auxquels ne participent pas les Calédoniens. « C’est pourtant un sport parfaitement adapté aux qualités de nos jeunes, comme la vélocité et l’habileté, et qui nécessite très peu de moyens. Il suffit d’un ballon, de tracer deux lignes, et on peut jouer en mélangeant garçons et filles », ce qui en fait l’un des rares sports collectifs pratiqués de façon mixte, souligne Marc Barré, qui ne craint pas les effets de concurrence avec le rugby classique. « Il faut le voir comme une pratique complémentaire, comme Les Néo-Zélandais. On a beaucoup à apprendre d’eux. »
Gilles Caprais